Une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des ménages

Par Fabien Piliu  |   |  694  mots
Les prix des produits alimentaires ont cédé 0,4% entre 2012 et 2013
Le prix du panier moyen des consommateurs a baissé de 1,32% en 2013, selon l’Observatoire annuel des prix réalisé par Familles rurales. Ce sont les produits « premiers prix » qui ont vu leur tarifs reculer le plus fortement.

Après avoir augmenté de 3,49% en 2012 à un niveau historiquement élevé, le panier moyen des consommateurs a cédé 1,32% en 2013, et ce presque dans toutes les catégories de produits, relève l'Observatoire annuel des prix réalisé par Familles rurales. " C'est une pause bienvenue dans cette période de crise où les salaires sont gelés tandis que le coût d'autres services augmente, comme le gaz et l'électricité ", explique le président de l'association de consommateurs Thierry Damien, cité dans le quotidien La Croix qui publie cette enquête.

La valeur du panier : 135, 26 euros

Composé de bouteilles d'eau, de biscuits, de jus de fruits, de desserts, de confitures, de produits laitiers, de lessive ou encore de produits d'hygiène, le panier de Familles Rurales s'est acheté en moyenne à 135,26 euros en 2013 contre 137,07 euros en 2012. Il revient ainsi à son niveau de 2011. Pour réaliser cette enquête, l'association a effectué six relevés effectués dans plusieurs dizaines de magasins

Dans son panel, l'association compare les prix par type de magasins (hyper, supermarchés, magasins de proximité et hard-discount) mais aussi par catégories de produits (marques nationales, marques de distributeurs, premiers prix).

Ce sont les "premiers prix" qui enregistrent la baisse la plus importante (-4,32%), cette gamme de produits étant par ailleurs soumise depuis 2008 aux plus fortes variations" selon l'étude. " Mais ce ne sont pas les seuls, presque toutes les catégories de produits constituant le panel et toutes les surfaces de vente étant concernées par cette baisse, même si celle-ci n'est "pas forcément perçue par les consommateurs ", souligne Thierry Damien.

Pour expliquer cette baisse, l'Observatoire évoque concurrence acharnée entre les enseignes, les hypermarchés tentant de contrer le hard-discount en étant très compétitifs sur les prix des produits d'entrée de gamme, avec en filigrane des conséquences inévitables sur les fournisseurs. Concrètement, comme en 2012, le panel "marques nationales" est moins cher dans les supermarchés alors que ce sont les hypermarchés qui pratiquent les meilleurs prix pour les "marques de distributeur" et les produits "premiers prix".

Les hard-discounters méritent-ils leur nom ?

Concernant cette catégorie, l'écart s'est encore accru entre les hard-discounters où le panier moyen "premiers prix" est paradoxalement le plus cher à 103,65 euros, comparé aux supermarchés (94,13 euros) et surtout aux hypers (90,4 euros).

Une autre explication peut être avancée. Cette guerre des prix entre enseignes intervient dans un contexte de faible inflation. Entre décembre 2012 et décembre 2013, l'indice des prix à la consommation n'a progressé que de 0,7% selon l'Insee. Les prix de l'alimentation mais aussi des produits frais n'ont augmenté que de 0,4%. Les tarifs de l'énergie ont avancé de 1%. Certains produits ont même vu leurs tarifs reculer. C'est le cas des transports et des communications (-0,2%), des produits manufacturés (-0,6%) ou encore des produits de santé (-3,1%),

Le chariot-type de Thierry Breton

Comparer ainsi les prix des produits n'est pas une nouveauté. Lors de son passage au ministère de l'Economie entre 2005 et 2007, Thierry Breton avait lancé une initiative de ce type pour que les ménages puissent avoir une autre perception du coût de la vie: le chariot type. En coordination avec les associations de consommateurs, Bercy avait déterminé quatre catégories de chariot en fonction du profil familial des consommateurs.

Ce chariot se voulait plus évocateur qu'un indice puisqu'il s'agissait d'une somme censée être dépensée chaque semaine par un célibataire, dont la référence de base en février 2005 était de 50 euros, un couple de 65 ans sans enfants (105 euros), un couple avec 2 enfants (130 euros) et un couple avec trois enfants et plus (145 euros). A ces chariots s'en ajoutait un cinquième dit "moyen», qui pondérait les résultats des quatre autres. Tous contenaient environ 135 produits de grande consommation (alimentaire, entretien et hygiène-beauté) dont les prix étaient comparés chaque trimestre. Si l'expérience nationale a tourné court, puisqu'elle n'a pas été reconduite lors du quinquennat 2008-2012, elle a fait des petits. Ainsi, l'Observatoire des prix, des marges et des revenus de La Réunion continue à suivre l'évolution de son propre chariot-type.