Bernard Cazeneuve dément la falsification d'une liste d'évadés fiscaux

Par latribune.fr  |   |  413  mots
Bernard Cazeneuve récuse toute falsification d'une liste d'évadés fiscaux. (Reuters/Benoit Tessier)
Le quotidien suisse "L'Agefi" affirmait mardi que les autorités françaises ont falsifié en 2009 les listes d'évadés fiscaux en Suisse livrées par un ex-employé de la banque HSBC. Le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, dément.

Mardi, L'Agefi (suisse) expliquait sur son site internet être "en mesure d'affirmer sans conditionnel que le contenu des listes a bien été modifié", "après avoir pu consulter un rapport de l'Office fédéral de la police". Selon le quotidien, rien moins que 3.300 noms ont été retirés des listings remis par l'ancien informaticien de HSBC, Hervé Falciani.

En 2008, ce dernier avait révélé des fichiers permettant de découvrir des milliers d'évadés fiscaux dans le monde, ce qui lui a valu des poursuites judiciaires en Suisse.

3.300 noms de moins ?

Selon L'Agefi, "la liste comprenait 8.993 noms. En retirant les doublons, il restait 6.313 personnes physiques ou morales". Ce calcul se base sur des informations du quotidien français Le Monde publiées en juillet 2012 dans un article intitulé "La Liste des évadés fiscaux d'HSBC en Suisse aurait été falsifiée".

Or, "pendant l'été 2009, l'ancien ministre du Budget, Eric Woerth n'évoquait plus qu'une liste de 3.000 noms d'exilés fiscaux""Le calcul est vite fait: environ 3.300 noms de clients français de HSBC Private Bank ont été éliminés", poursuit L'Agefi, évoquant des "incohérences" mentionnées dans le rapport de l'Office fédéral de la police sur les copies des fichiers remises par la France à la Suisse début 2010.

En juillet 2013, un rapport parlementaire de la commission des Finances de l'Assemblée - dont Eric Woerth est membre - avait infirmé toute falsification. Christian Eckert (PS), par ailleurs rapporteur du budget à l'Assemblée nationale, en était le rapporteur général. "Le Rapporteur général ne peut qu'infirmer l'affirmation que des contribuables auraient "disparu"", écrivait-il en juillet.

Démenti de Bernard Cazeneuve

Interrogé mercredi sur France Info, le ministre du Budget Bernard Cazeneuve a assuré que "tous les éléments d'information dont nous disposons montrent que l'Agefi a tort". Se basant sur le rapport de Christian Eckert, il assure avoir toute confiance dans le travail de Christian Eckert.

Il s'est rendu à Bercy, a fait une enquête extrêmement approfondie au terme de laquelle il a indiqué que ces éléments n'étaient pas justes. Donc je confirme que ces éléments ne sont pas justes.

Bernard Cazeneuve a toutefois rappelé avoir "entendu ces informations", qui mettaient en cause l'un de ses prédécesseurs de droite à Bercy, Eric Woerth, alors que lui-même était encore dans l'opposition. La veille, un porte-parole de Bercy, contacté par l'AFP, avait déjà renvoyé au rapport de Christian Eckert.