Discrimination au travail : quatre victimes sur dix ne réagissent pas

Par latribune.fr  |   |  393  mots
Dans la plupart des cas, la discrimination est le fait de la hiérarchie et se fait sur le sexe ou l'origine ethnique. (¨Photo : Reuters)
Un tiers des actifs s'estime victime de discrimination au travail. La majorité d'entre eux dit pourtant ne pas y réagir. La lutte contre les discriminations au travail est pourtant plébiscitée.

La discrimination au travail est toujours d'actualité. Trois actifs s'en estiment en effet victimes selon un baromètre Ifop pour le Défenseur des droits et l'Organisation internationale du travail. Selon l'enquête, 31% des agents de la fonction publique et 29% des salariés du privé se déclarent en avoir été victimes. C'est à peu près équivalent à l'an dernier, alors qu'en 2012 ils étaient respectivement 26% et 28%.

Ce qui frappe, c'est la passivité des victimes de discrimination. Près de quatre sur dix disent n'avoir pas réagi. Dans la très grande majorité des cas (75% dans le public et 65% dans le privé) par résignation et pour 29% des salariés du privé par peur de représailles.

Seuls 51% des actifs dans le public et 56% des salariés du privé disent par ailleurs ne jamais en avoir été témoin. Et pour huit actifs sur dix (78% dans le public, 82% dans le privé), le contexte de crise accentue les discriminations.

Plus de discrimination sur le genre que raciale

Les principaux critères de discrimination cités par les victimes sont liés au genre (29% dans le public, 31% dans le privé) et à la grossesse et à la maternité (19% et 20%), les femmes étant donc naturellement plus touchées. Les salariés du privé citent aussi l'origine ethnique (27%) ou la nationalité (19%) tandis que ceux du public mettent en avant l'apparence physique (22%).

C'est en général le supérieur direct qui est cité comme l'auteur des discriminations (48% des cas), ou la direction (35% dans le public, 46% dans le privé). Les collègues de travail ne sont toutefois pas en reste. Ils sont en effet désigné dans un bon tiers des cas.

Besoin d'une lutte accrue

L'institut Ifop voit dans ces chiffres une preuve de la nécessité de lutter de manière accrue contre les discriminations alors que cette option est largement plébiscitée par les sondés. Plus de 98% des actifs soutiennent en effet une telle lutte.

Les dispositifs légaux existent déjà puisque dix-neuf critères de discrimination allant de l'âge à l'orientation sexuelle en passant par le genre, l'origine ethnique ou le handicap sont prohibés par la loi. Le rôle du Défenseur des droits, l'un des commanditaires de cette enquête pour la septième année consécutive a justement pour rôle de faire respecter la loi en ce sens.