Les Français ne sont pas friands des sites d’e-commerce

Par Laszlo Perelstein  |   |  528  mots
33,8 millions d’internautes ont effectué des achats sur Internet au 4ème trimestre 2013 (Crédits : <small>DR</small>)
Malgré un chiffre d'affaires record en 2013, la vente en ligne reste timide en France. L'Hexagone est en retard par rapport à ses voisins européens, plus mobiles.

En 2013 les Français ont dépensé plus de 50 milliards d'euros (51,1 milliards exactement) sur les sites de commerce en ligne. Internet ne représente toutefois qu'une faible portion du commerce en détails. D'après le Boston Consulting Group, cette part devrait s'élever à 6,7% en 2016, contre 4,5% en 2010.

Pourtant, un peu plus de la moitié de la population a dépensé dans les trois derniers mois sur le Net. L'Observatoire des Usages Internet de Médiamétrie rapporte que 33,8 millions d'internautes ont effectué des achats sur Internet au 4ème trimestre 2013, c'est 1.655.000 personnes de plus qu'il y a un an.

La France en retard

Cela reste toutefois peu par rapport aux autres grandes économies mondiales. Ainsi, la France n'occupe que le 6e rang mondial en termes de ventes derrière les États-Unis, la Chine, le Royaume-Uni, le Japon et l'Allemagne.

Outre-Manche, la Grande-Bretagne a pesé en 2013 plus du double du marché hexagonal, avec près de 105 milliards de chiffres d'affaires (87 milliards de livres). Le marché des ventes en ligne devrait représenter en 2016 environ 23% des ventes au détail, estime le BCG, alors qu'il ne comptait "que" pour 13% en 2010.

D'après le cabinet eMarketer, les Britanniques ont déboursé 2650 euros en moyenne sur le Net, contre 930 euros pour les internautes français (chiffres 2012).

Faible utilisation des mobiles

La France se distingue également par la faible utilisation des mobiles lors d'achat sur Internet, révèle l'étude du Boston Consulting Group. Les Français sondés ne sont que 12% à utiliser régulièrement leur smarthphone pour aller sur des sites d'e-commerce, loin derrière les Britanniques dont 20% revendiquent des achats réguliers depuis un smartphone. En 2012, le nombre de ventes depuis un appareil mobile a augmenté de 304% au Royaume-Uni, rapporte l'International Business Time.

Une différence que le Boston Consulting Group rapporte à une frilosité des Français quant à l'utilisation de leur adresse mail et une certaine méfiance vis-à-vis de l'utilisation des données personnelles. Il y a également le retard qu'ont pris les e-commerçants par rapport aux pays voisins, qui se sont mis plus tôt à la pratique de la vente en ligne.

>> À lire : la situation de l'e-commerce en France

Viser une clientèle jeune

Il y a toutefois des "opportunités à saisir" avec l'e-commerce en France estime BSG, notamment avec la tranche 18-34 ans, plus prompte à faire ses achats en ligne. Ils sont ainsi plus d'un quart (26%) à utiliser régulièrement un mobile pour dépenser dans des sites d'e-commerce, alors que leurs aînés sont à peine plus d'un sur vingt à en faire autant (7%).

Le cabinet de conseil estime également qu'il faudrait améliorer le soutien aux marques sur Facebook, qui ne reçoivent que de façon période des mentions "J'aime" sur le réseau social, bien loin de nos voisins espagnols qui sont près de la moitié (49%) à le faire plus qu'occasionnellement (contre 23% pour la France).

Pas sûr toutefois que l'indicateur soit très fiable, les Allemands sont encore moins nombreux que les Français à "aimer" régulièrement des marques sur Facebook, pourtant le marché des ventes en ligne devrait peser pour 11,7% des ventes au détail en 2016.