Attractivité : les investisseurs étrangers attendent "les mesures concrètes"

Par latribune.fr  |   |  436  mots
Pour Ernst Lemberger, patron du groupe d'investissement Ventana, les mesures de François Hollande devront être "efficaces", "rapides" et "profondes". (Photo : Reuters)
François Hollande recevait des patrons étrangers lundi matin à l'Élysée. Ceux-ci saluent le discours pro-entreprise du président de la République, mais attendent un effort sur le coût du travail notamment.

Pacte de responsabilité en début d'année, visite amicale à des entrepreneurs français dans la Silicon Valley la semaine dernière, invitation de patrons étrangers à l'Élysée et annonce de nouvelles mesures destinées à attirer les capitaux et les cerveaux étrangers. La machine à séduire les investisseurs de François Hollande tourne à plein.

Le président de la République parvient-il pour autant à convaincre ? Revue des commentaires de quelques uns des patrons invités à l'Élysée lundi matin.

Dans l'expectative avant les annonces...

Le directeur général du groupe britannique de magasins de bricolage Kingfisher (Castorama, Bricodépôt...) voulait y croire ce lundi matin, avant d'être reçu avec 33 autres patrons étrangers à l'Élysée. "Très encouragé par les annonces du président Hollande sur le pacte de responsabilité", selon ses termes sur Europe 1, il a toutefois fait part de ses attentes sur le "moyen terme".

Selon ce Britannique, qui a fait part de ses craintes en matière de fiscalité pour les cinq prochaines années, le coût du travail est trop élevé dans le pays. Son groupe aurait en effet payé deux fois plus de charges en France qu'en Angleterre avec un nombre de salariés à peu près équivalent. Il pourrait pourtant ouvrir 50 nouveaux magasins dans le pays si les conditions s'améliorent. Soit entre 3.000 et 4.000 nouveaux emplois.

... toujours dans l'attente après

Ernst Lemberger, président de la société d'investissement autrichienne Ventana, s'est montré pour sa part plus enthousiaste. Il a en effet salué un gouvernement français qui a "vraiment pris la mesure de ce qui est à faire pour redresser la capacité productive". Mais comme le directeur général de Kingfisher avant la réunion à l'Élysée, il attend les mesures concrètes. Elles devront être "efficaces", "rapides" et "profondes", selon lui, pour compenser un différentiel coût du travail de 20% avec l'Allemagne qui rend les choses "très compliquées".

Même son de cloche à la sortie de l'Élysée pour Victoria Mars, la présidente du conseil d'administration de la marque de barres chocolatées. Selon elle, "la France est très chère". Là encore, c'est le coût du travail qui est visé. Même si elle s'est dite confiante sur l'amélioration du climat des affaires dans le pays.

"La France pourrait devenir le nouveau marché émergent du monde", s'est quant à lui amusé Anand Mahindra, le patron indien du groupe industriel du même nom.

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