Le Medef persiste à vouloir supprimer le régime des intermittents

Par latribune.fr  |   |  508  mots
Le Medef a adressé aux syndicats un projet qui réitère ses précédentes propositions, dont la suppression du régime spécial des intermittents du spectacle. (Reuters)
Avant une nouvelle séance de négociations sur l'assurance chômage jeudi, le patronat a adressé mercredi aux syndicats un projet qui réitère ses précédentes propositions, dont la suppression du régime spécial des intermittents du spectacle, malgré le tollé provoqué.

Le patronat persiste et signe. A la veille d'une nouvelle séance de négociations sur l'assurance chômage, le patronat a réitéré sa volonté de supprimer le régime spécial des intermittents du spectacle.

Posée sur la table mi-février, la proposition avait suscité un véritable tollé chez les syndicats, ainsi qu'une prise de position très ferme de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti. "Le Medef a une attitude agressive et scandaleuse. Il veut tuer la culture", avait-elle déclaré, insistant sur le rôle économique joué par les intermittents "qui contribuent à un secteur représentant 3,2% du produit intérieur brut".

>> Lire : Aurélie Filippetti sur les intermittents: le Medef "veut tuer la culture"

Alignement sur le régime général

Mais le nouveau projet d'accord, dont l'AFP a obtenu une copie, stipule que "les règles spécifiques relatives à l'indemnisation" des ouvriers et des techniciens du spectacle seront "désormais alignées sur celles du règlement général". Le texte du patronat - Medef, CGPME, UPA - propose qu'une "concertation" soit engagée avec l'Etat pour que celui-ci finance le surcoût lié au régime des intermittents.

"Ce n'est pas à l'Etat de financer l'assurance-chômage des intermittents, ni de quiconque d'ailleurs", a réagi la ministre de la Culture Aurélie Filippetti sur iTELE. "Si jamais les propositions du Medef par un effet désastreux étaient mise à exécution, ça serait la destruction de la culture, de tout le réseau culturel sur l'ensemble du territoire français", a-t-elle réaffirmé.

Rôle de la culture dans l'économie

Peu avant la publication de ce nouveau projet d'accord, la ministre avait réaffirmé à l'Assemblée nationale que le gouvernement ne laisserait "jamais détruire la spécificité des annexes 8 et 10" de la convention ayant trait au régime des intermittents.

Mi-février, Aurélie Filippetti avait insisté sur l'apport de la culture à l'économie, affirmant que "quand vous investissez un euro dans un festival ou un établissement culturel, vous avez 4 à 10 euros de retombées économiques pour les territoires". De son côté, le gouvernement avait souligné à plusieurs reprises son "attachement" au régime des intermittents.

>> Lire : La culture contribue sept fois plus au PIB que l'industrie automobile

Manifestation jeudi

Le texte patronal maintient aussi la proposition d'un alignement de l'indemnisation des intérimaires sur le régime général. Il réitère par ailleurs une autre suggestion polémique: la modulation de l'indemnisation des chômeurs en fonction de la conjoncture.

La quatrième et, en théorie, avant-dernière séance de négociations sur la convention de l'assurance chômage jeudi à 14H30 s'annonce tendue. La précédente s'était conclue sur un constat unanime de désaccord, les syndicats déplorant le "durcissement" du ton du patronat.

La CGT a déjà appelé à une manifestation jeudi devant le siège du Medef en réaction aux propositions du patronat qu'elle a qualifiées de "provocations".