Sarkozy : "Décidément, la France des droits de l'homme a bien changé"

Par latribune.fr  |   |  383  mots
"Aujourd'hui encore, toute personne qui me téléphone doit savoir qu'elle sera écoutée. Vous lisez bien.", écrit l'ex président de la République. (DR)
Mis en cause dans le cadre d'une affaire de trafic d'influence, l'ex-président de la République Nicolas Sarkozy se défend dans une tribune qui paraît vendredi dans Le Figaro. Il y regrette que "la France des droits de l'homme" ait changée, et dénonce des méthodes dignes de la Stasi.

Stasi : police politique de l'ex-RDA, l'Allemagne de l'Est sous autorité communiste. Dans une tribune qu'il rédige dans le quotidien Le Figaro, Nicolas Sarkozy se défend après des révélations sur une affaire présumée de trafic d'influence.

Placé sous écoute par la justice, qui le soupçonne d'avoir monnayé des informations sur une affaire le visant en échange d'un poste à Monaco, l'ancien président de la République entend répondre aux accusations depuis qu'il a quitté le pouvoir en mai 2012.

Allemagne de l'Est

A ses yeux, les méthodes de la justice sont assimilables à celles en vigueur en Allemagne de l'Est :

Aujourd'hui encore, toute personne qui me téléphone doit savoir qu'elle sera écoutée. Vous lisez bien. Ce n'est pas un extrait du merveilleux film La Vie des autres sur l'Allemagne de l'Est et les activités de la Stasi. Il ne s'agit pas des agissements de tel dictateur dans le monde à l'endroit de ses opposants. Il s'agit de la France.

Une "violence inédite"

Dans la tribune à paraître vendredi, l'ancien chef de l'Etat dénonce une "violence inédite" à son égard et accuse indirectement l'exécutif et les ministres de la Justice et de l'Intérieur de violer des "principes fondamentaux".

"Les juges entendent les discussions que j'ai avec les responsables politiques français et étrangers. Les conversations avec mon avocat ont été enregistrées sans la moindre gêne", écrit-il.

"De qui se moque-t-on ?"

Pour Nicolas Sarkozy, "l'ensemble fait l'objet de retranscriptions écrites dont on imagine aisément qui sont les destinataires !". Il ajoute, à l'endroit du gouvernement :

Je sais, la ministre de la Justice n'était pas au courant, malgré tous les rapports qu'elle a demandés et reçus. Le ministre de l'Intérieur n'était pas au courant, malgré les dizaines de policiers affectés à ma seule situation. De qui se moque-t-on? On pourrait en rire s'il ne s'agissait de principes républicains si fondamentaux. Décidément, la France des droits de l'homme a bien changé.

Le site d'informations Mediapart a révélé mardi la teneur de sept écoutes effectuées sur la ligne téléphonique ouverte de Nicolas Sarkozy sous une fausse identité et qui ont poussé la justice à ouvrir une information judiciaire pour "trafic d'influence".