Le président chinois Xi Jinping démarre sa tournée royale en France

Par latribune.fr  |   |  609  mots
Après les Pays-Bas et la France, le numéro un chinois se rendra à Berlin et Bruxelles.
Paris espère la signature de nombreux accords économiques avec son partenaire chinois.

C'est avec des fastes dignes d'un empereur que le gouvernement français reçoit le président chinois cette semaine. Et pour cause, les enjeux économiques sont de taille pour Paris. Après La Haye, la première tournée européenne de Xi Jinping fait ainsi étape en France pour trois jours à partir de mardi. Il sera reçu par François Hollande mercredi à l'Élysée puis jeudi à Versailles.

Une visite qui s'inscrit par ailleurs dans le cadre des célébrations du cinquantenaire des relations diplomatiques franco-chinoise, établies le 27 janvier 1964. En pleine guerre froide, le général de Gaulle avait été le premier dirigeant occidental à reconnaître la Chine communiste.

Un accueil fastueux

Le président chinois, accompagné de son épouse Peng Liyuan, entamera sa visite mardi à Lyon où il sera accueilli par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, et visitera le centre de recherche BioMérieux (biologie moléculaire), qui connaît un développement important en Chine.

D'importants dispositifs de sécurité sont prévus, pour éviter tout débordement lié au rassemblement pour les droits humains en Chine et au Tibet prévu ce même jour à Lyon. En 2008, des manifestations pro-tibétaines à Paris lors du passage de la flamme olympique avaient jeté un froid dans les relations Paris-Pékin.

Les jours suivants, tous les fastes ont été déployés pour accueillir le leader de la deuxième économie mondiale: accueil aux Invalides mercredi, dîner d'État à l'Élysée, concert à l'Opéra Royal du château de Versailles et dîner privé au Grand Trianon jeudi. Xi Jinping se rendra par la suite à Rouen vendredi. Un accueil qui se veut "exceptionnel", selon les propres termes de François Hollande.

Rééquilibrer les relations économiques

 Un des points essentiels de cette visite, du point de vue français : le rééquilibrage des relations économiques bilatérales. "Il reste encore un grand chemin à parcourir", reconnaît-on à l'Élysée, alors que le déficit commercial abyssal avec la Chine continue de plomber le commerce extérieur français.

"Notre déficit bilatéral, qui est de l'ordre de 26 milliards d'euros, représente 40% de notre déficit global. C'est toujours un sujet de préoccupation pour la France", souligne Paris.

Aéronautique, nucléaire civil, mais aussi agroalimentaire, santé, énergies renouvelables, automobile et transports, développement urbain durable : l'Hexagone espère de nombreuses signatures d'accords pour doper les relations entre les deux pays.

Une armada d'accords en vue

Parmi les dossiers à aborder, on trouve la construction en Chine d'une usine de retraitement des déchets nucléaires Areva (discussions en cours). L'accord sur l'entrée au capital du groupe PSA Peugeot Citroën de l'État français et du constructeur automobile chinois Dongfeng devrait être formalisé mercredi en grande pompe, ainsi que d'autres contrats. Un forum économique franco-chinois doit se tenir jeudi à Bercy. Des ventes d'Airbus pourraient également être annoncées à Paris ou à Berlin vendredi.

"Un partenariat industriel renforcé" entre Airbus Helicopters et la Chine devrait également être signé, "pour la fabrication en commun d'hélicoptères civils de type EC175 notamment utilisés dans le parapétrolier", selon une source industrielle.

Sur le plan diplomatique, l'Iran, la Syrie, la Corée du Nord et l'Afrique feront partie des grands dossiers évoqués. La crise ukrainienne devrait également donner lieu à des discussions approfondies : selon Paris, il n'y a "aucun motif de désaccord", mais la Chine affiche sur ce dossier une indulgente neutralité à l'égard de Moscou. Elle s'est notamment abstenue lors du vote au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le référendum en Crimée