"Économiser 50 milliards d'euros ne dépend pas du scrutin municipal" (Sapin)

Par latribune.fr  |   |  412  mots
"Beaucoup de Français ne comprennent pas pourquoi la politique actuelle ne donne pas des résultats plus vite", estime Martine Aubry. (DR)
Le ministre du Travail admet l'idée d'un remaniement après le revers subi par le PS au premier tour des élections municipales. En revanche, il veut maintenir la politique menée par l'exécutif, surtout en matière d'économies budgétaires.

Un changement de ministres, mais pas de changement de cap. Europe 1 révèle ce mardi que François Hollande s'adressera aux Français après le deuxième tour des élections municipales, notamment pour expliquer un remaniement à venir. Selon Le Figaro, les cartons ont même déjà été commandés au ministère de l'Education.

Michel Sapin, proche du président de la République, sur RTL, a admis qu'"il faudra changer" pour tenir compte de "la colère" exprimée contre le gouvernement au premier tour des municipales, et ce avec le "Premier ministre que le président choisira".

Mais dans le même temps, le ministre du Travail explique dans Les Echos que le gouvernement ne va pas changer sa politique. "On peut regarder passer les trains au premier tour, mais on ne peut pas laisser dérailler le train de la République au deuxième !"

Premier tour plus mauvais qu'attendu

Le premier tour a été bien plus mauvais qu'attendu pour le Parti socialiste, et plusieurs ténors, comme François Rebsamen ou Martine Aubry, y ont vu le signe d'une sanction de la politique gouvernementale. La maire de Lille, qui a perdu 10 points de pourcentage des voix par rapport au premier tour de 2008, a ainsi déclaré :

Beaucoup de Français, c'est vrai, ne comprennent pas pourquoi la politique actuelle ne donne pas des résultats plus vite. Et je dirais que je les comprends.

"L'intérêt supérieur de la France"

Le gouvernement doit-il infléchir sa politique pour donner des gages à l'opinion ? Non, répond Michel Sapin dans Les Echos.

Économiser 50 milliards d'euros de dépenses publiques ne dépend pas d'un premier, deuxième ou troisième tour de scrutin municipal. C'est l'intérêt supérieur de la France.

Maintien de cap

Maintien de cap donc pour le gouvernement sur la rigueur qui va continuer de peser sur l'Etat. Maintien de cap aussi sur la fiscalité, explique Michel Sapin :

Que le gouvernement ait promis de financer sa politique sans avoir recours à de nouvelles hausses de la fiscalité me paraît d'ailleurs assez conforme au message envoyé par les électeurs ce dimanche. On ne va pas changer de cap de ce point de vue-là non plus.

Une constance qui pourrait compliquer la mobilisation de l'électorat de gauche pour le second tour des municipales, qui se tient dimanche prochain.

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