Un ménage français sur cinq éprouve fréquemment des difficultés financières

Par latribune.fr  |   |  481  mots
49% des Français sondés sont cependant hostiles à une augmentation des prestations sociales, car cela impliquerait une hausse d'impôts.
L'indice de sécurité financière est au plus faible en France depuis 2007. Un sentiment de vulnérabilité qui n'incite pas aux dépenses et risque de nuire à la reprise économique naissante.

Pas de reprise dans les porte-monnaie. C'est du moins ce que ressentent les habitants de l'Hexagone. Un foyer français sur cinq indique rencontrer des difficultés financières très fréquentes, voire permanentes, et 54% d'entre eux en éprouvent de temps en temps, selon une étude Ipsos Mori pour la société de garantie financière Genworth publiée jeudi.

L'étude a été réalisée entre le 10 janvier et le 10 février auprès de 21.000 consommateurs dans 20 pays, sur la base d'échantillons d'un millier d'adultes par pays (2.000 pour la Chine).

Grave sentiment d'insécurité financière

Deuxième puissance économique en Europe, la France se classe au 9e rang en matière de perception par les consommateurs de leur situation financière, derrière l'Espagne (au 8e rang) et la Turquie (7e rang), souligne l'étude.

L'indice de sécurité financière des Français s'établit à 34 (sur 100), soit le niveau le plus faible depuis sa création en 2007. L'Allemagne améliore son classement à la 6e place (40/100). Tandis qu'en première ligne, on trouve la Norvège, la Suède et le Danemark. Enfin, seulement 6% des sondés français se jugent "financièrement stables", contre 8% en Espagne et 10% en Allemagne.

De l'autre côté du spectre, un quart des ménages français se classe dans la catégorie "financièrement vulnérables", écrivent les auteurs de l'étude. La génération X, celle des 35-44 ans, étant la plus touchée par ce sentiment de vulnérabilité (34%)

"Impact négatif sur la reprise" de l'économie

Globalement, en raison de la stagnation de l'économie, la majorité des ménages pense que la situation financière ne va pas changer et seulement 18% des sondés pensent qu'elle va s'améliorer.

"La perception par les consommateurs de la sécurité ou de la vulnérabilité financières de leur famille est cruciale pour l'économie française", commente Genworth.

Le faible taux de ménages se considérant comme financièrement stables "ne peut qu'avoir un impact négatif sur la reprise naissante", poursuit l'étude, car "le sentiment de sécurité et les dépenses des consommateurs sont des éléments moteurs clés pour la croissance", les dépenses des ménages étant censées représenter plus de 50% du PIB brut.

Hostiles à la hausse des prestations sociales

Parallèlement, la moitié des Français interrogés estime que la part du revenu national consacrée aux prestations sociales va diminuer dans les cinq prochaines années.

Si 17% d'entre eux pensent que le gouvernement devrait augmenter le budget des prestations sociales au risque d'une augmentation des impôts, plus de la 50% sont à l'inverse formellement hostiles à cette idée.

Un rejet constaté dans toutes les catégories sociales: même ceux ayant de faibles revenus sont "très minoritairement" d'accord (20%), précise l'étude.