Cahuzac : "Devenir ministre a été l'erreur de ma vie"

Par latribune.fr  |   |  272  mots
Jérôme Cahuzac regrette d'avoir accepté de devenir ministre du Budget en 2012, tout en sachant qu'il avait eu un compte non déclaré en Suisse. (Photo Reuters) (Crédits : (c) Copyright Thomson Reuters 2013. Check for restrictions at: http://about.reuters.com/fulllegal.asp)
L'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac a accordé sa seconde interview depuis sa démission en 2013 au magazine Vanity Fair. Il y regrette davantage le fait d'avoir accepté le portefeuille que celui d'avoir ouvert un compte en Suisse.

Jérôme Cahuzac rompt son silence. Un an après son interview-confession sur BFM TV, l'ex-ministre du Budget a accordé une interview au magazine Vanity Fair à paraître mercredi 23 avril. L'ancien homme politique y exprime ses regrets. 

"Je suis devenu un homme respecté"

A propos de son compte bancaire non déclaré en Suisse dont l'existence a été révélée par Mediapart, il déclare notamment:

"Quand j'ai ouvert ce maudit compte, je n'avais aucun mandat, je n'étais candidat à rien, je n'imaginais même pas que je le serais un jour. Je suis devenu un homme respecté, écouté, on me reconnaît une compétence, j'ai une influence sur la politique de mon pays… J'ai fait des sacrifices pour en arriver là. Je ne peux pas accepter de laisser tout détruire à cause d'une imbécilité qui date d'il y a vingt ans…"

Dans ces conditions, accepter de " devenir ministre a été l'erreur de [sa] vie", affirme l'ancien ministre du gouvernement Ayrault. Il ajoute: "j'aurais dû répondre non" aux sollicitations du président de la République et de son Premier ministre en mai 2012, lors de sa nomination. Et précise que, s'il avait fait ce choix, "rien ne serait sorti" dans la presse. 

600.000 euros maximum sur le compte? 

L'interview est réalisée par Hervé Gattegno, rédacteur-en-chef de la version française du magazine américain et auteur d'une enquête sur cette affaire. Selon lui, le compte aurait abrité au maximum 600.000 euros. Ce compte ouvert aurait été alimenté, entre autres, par des versements provenant de patients du Dr Cahuzac, en provenance du Golfe persique.