Plus d'un Français sur deux favorable à la suppression des départements

Par Fabien Piliu  |   |  436  mots
La semaine prochaine, François Hollande discutera de la réforme territoriale avec les 14 chefs des partis représentés au Parlement
Selon un sondage Ifop pour le "Journal du Dimanche", 55% des Français hors Paris est favorable à la suppression des conseils généraux.

Selon un sondage Ifop pour le "Journal du Dimanche", 55% des Français hors Paris est favorable à la suppression des conseils généraux.

Paris n'est pas concerné par la réforme territoriale que François Hollande et son gouvernement envisagent d'accélérer, la Capitale étant à la fois une ville et un département.

Interrogés sur la possible suppression des conseils généraux, qui fusionneraient avec les régions, 44% des sondés se disent opposés et 1% ne se prononcent pas. 55% y sont favorables. Les cadres et les personnes âgées figurent parmi les catégories les plus favorables. Les classes populaires, un peu moins. "L'approbation est plus forte dans les catégories les plus conscientes du niveau de dette du pays", explique au "JDD", le directeur de l'Ifop, Frédéric Dabi.

Pas de clivage politique

Sur cette question, le sondage n'indique quasiment pas qu'un clivage politique existe. De fait,  61% des sympathisants du PS, 52 % des sympathisants de l'UMP et 48 % de l'électorat FN approuvent une réforme territoriale. La semaine prochaine, François Hollande recevra les 14 chefs des partis représentés au Parlement sur ce sujet. 

Selon ce sondage, 61% des Français ne connaissent pas le nom du président de leur département. Ce pourcentage grimpe à 76% chez les moins de 35 ans.

Ils sont une large majorité à savoir que le conseil général s'occupe de l'entretien des routes départementales et des axes locaux: 88% pensent à juste titre que le conseil général s'en charge, 11% pensent l'inverse. De même sont connues ses compétences en matière de construction et entretien des collèges (86% contre 12%) ainsi qu'en matière d'aide sociale (80% contre 19%).

Edouard Balladur "s'étonne" de la méthode

Interrogé par le JDD, l'ex-Premier ministre UMP, Edouard Balladur, estime que l'idée de supprimer les départements serait "au moins une imprudence". "La méthode m'étonne. Sous le quinquennat précédent, la majorité d'alors avait voté une réforme importante : diminution de moitié du nombre de cantons, élection de conseillers territoriaux pour gérer à la fois départements et régions, fusion de certaines régions, création de grandes métropoles, suppression de la clause de compétence générale, source de gaspillage. Elle était prête à être appliquée. L'une des premières décisions de la nouvelle majorité a été de la supprimer !", regrette-t-il. "Un an plus tard, on la reprend en prétendant aller plus loin, tous les départements étant supprimés, poursuit-il, plaidant pour le retour à une réforme "qui ne nécessiterait pas de révision de la Constitution".