Pourquoi les patrons du CAC40 s'exilent de France

Par latribune.fr  |   |  505  mots
Les fusions avec des groupes étrangers ont poussé ces dernières années les groupes français a faire déménager dirigeants et/ou siège social. (Photo : Reuters)
De plus en plus de dirigeants d'entreprises du CAC 40 quittent la France pour aller s'installer à l'étranger. Tous avancent des raisons familiales, personnelles ou les conséquences du développement de l'entreprise à l'étranger.

Les dirigeants d'entreprise du CAC 40 quittent la France, mais ce n'est officiellement pas pour raison fiscale. L'installation aux États-Unis du patron de Sanofi, qui survient quelques jours à peine après celle du déménagement pour Londres de François-Henri Pinault , a pourtant relancé une nouvelle fois le débat sur l'attractivité de l'Hexagone.

"Cette décision est avant tout familiale et personnelle et Chris Viehbacher s'est engagé à ce qu'elle n'ait aucune conséquence sur le fonctionnement de l'entreprise", a déclaré le groupe, confirmant une information du Monde

Selon le quotidien, le Germano-Canadien, arrivé à la tête du groupe pharmaceutique, deuxième capitalisation de la Bourse de Paris après Total, à la fin 2008, "a déménagé près de Boston, aux États-Unis", après avoir passé cinq ans en France.

Pinault et d'autres avant lui

Il y a une semaine, c'est François-Henri Pinault, PDG du groupe de luxe Kering, qui admettait être intéressé par la vie londonienne, tout en assurant qu'il "entend(ait) rester résident fiscal français".

>> Pinault touche 3 millions d'euros de plus-values et reste résident fiscal français

En matière de délocalisation de dirigeant, c'est le fabricant de matériel électrique Schneider Electric qui avait ouvert le bal en 2011. Il avait alors annoncé que trois de ses directeurs généraux étaient désormais installés à Hong Kong et que le président de son directoire, Jean-Pascal Tricoire, y passerait davantage de temps afin d'accélérer le développement en Asie, représentant le quart de l'activité du groupe.

L'an dernier, Total avait annoncé le transfert à Londres de la gestion de sa trésorerie et d'une partie de sa communication financière, soit 70 personnes au total, afin d'être "en contact direct" avec la capitale financière et pétrolière européenne. 

L'internationalisation des groupes français en cause

Plus récemment, le cimentier Lafarge, autre poids lourd de la cote parisienne, a décidé d'implanter en Suisse le siège de la société née de sa fusion avec le suisse Holcim. Publicis, également au CAC 40, avait prévu d'installer à Amsterdam son siège social après sa fusion avec l'américain Omnicom, mais y a renoncé après l'échec de l'opération.

Ces décisions sont bien souvent le signe de l'internationalisation accrue des groupes français et de la compétition que se livrent les grandes entreprises au plan mondial. Mais elles alimentent également un peu plus les suspicions sur la capacité de la France à attirer les capitaux internationaux, voire simplement à conserver ses champions sur son territoire national.

"Dans un monde de plus en plus ouvert et concurrentiel, c'est une décision qui pose une fois de plus la question de la compétitivité de la place financière de Paris", avait mis en garde Arnaud de Bresson, délégué général de l'association Paris Europlace, qui défend les intérêts de la place parisienne, après la décision de Total.