Rebond en trompe-l’œil de la consommation des ménages

Par Fabien Piliu  |   |  437  mots
La consommation des ménages a reculé de 0,6% sur un an
Les dépenses des ménages ont augmenté de 1% entre avril et mai. Un rebond qui s’explique en partie par la forte augmentation de la consommation d’énergie. Les achats d'automobiles continuent de reculer.

Mardi, l'Insee annonçait anticiper une croissance annuelle de 0,7% du PIB, loin du 1% espéré par le gouvernement. Selon l'Institut, l'investissement étant en panne, le seul moteur de la croissance cette année serait la consommation des ménages. Une fois n'est pas coutume. 

Les statistiques du jour publiées par l'Insee valident pour l'instant son pronostic. Entre avril et mai, les dépenses des ménages ont rebondit de 1% après avoir recule de 0,2% entre mars et avril.

Regarder dans le détail

Mais si l'on regarde dans le détail ces statistiques, on peut douter de la solidité de l'unique moteur encore un peu vaillant de l'économie. Plusieurs éléments peuvent être avancés. sur un an, la consommation des ménages affiche un recul de 0,6% en mai. Faut-il y voir une certaine prudence des ménages face à la montée du chômage, une nouvelle fois en hausse en mai ?

En outre, ce rebond trouve son origine dans la l'augmentation brutale de la consommation d'énergie, en hausse de 8% en mai, que l'Insee justifie ainsi : " ce profil traduit un retour à la normale des dépenses de chauffage, alors qu'elles avaient reculé en début d'année en raison de températures particulièrement clémentes cet l'hiver et au début de printemps ".

Les achats de biens durables ont reculé

En revanche, la plupart des autres dépenses ont reculé. C'est notamment le cas des dépenses en biens durables (-0,4 % après +0,7 % le mois précédent), du fait notamment du recul des achats d'automobiles (-2,9 % et -0,8% sur un an). En revanche, les achats en équipement du logement accélèrent (+3,1 % après +0,7 %), notamment ceux en électronique grand public. La consommation de produits alimentaires recule également, de 1,1% entre avril et mai.

L'investissement ne prendra pas le relais

Mardi, l'Insee indiquait tabler sur une hausse de la consommation des ménages de 0,3%, stimulée par une augmentation de 0,7% du pouvoir d'achat. Une progression que l'Insee attribue en grande partie à la fiscalité. " Le pouvoir d'achat augmenterait au premier semestre 2014 par contrecoup des fortes hausses d'impôts fin 2013. Au second semestre, il diminuerait, en lien avec l'entrée en vigueur des hausses d'impôts supplémentaires prévues pour 2014 ", explique l'Insee dans sa note de conjoncture dévoilée mardi, anticipant une croissance de seulement de 0,7% de l'investissement des entreprises et une contribution nulle de du commerce extérieur à la croissance cette année, les importations se maintenant à un niveau toujours bien supérieur à celui des exportations. Selon les Douanes, le déficit commercial cumulé depuis janvier dépassait déjà les 18 milliards d'euros en avril.