Fabius juge incohérentes les hausses des taxes de séjour

Par latribune.fr  |   |  1117  mots
Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, s'élève contre la taxe sur les séjours qui pourrait passer de 1 à 8 euros.
Le ministre des Affaires étrangères, également en charge du tourisme, juge incohérente la a hausse (jusqu'à 500%) de la taxe sur les séjours, alors que le tourisme en France pâtit déjà d'un mauvais rapport qualité/prix.

 Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, également en charge du Tourisme, en croisade pour mieux vendre la destination France, a jugé ce dimanche 29 juin "impératif de renoncer" à l'augmentation des taxes de séjour votée à l'Assemblée nationale, car elle est "totalement contraire à la promotion du tourisme".

Ces hausses "sont dangereusement et totalement contraires à la promotion du tourisme qui est une priorité pour l'emploi et l'équilibre extérieur de la France", estime le Quai d'Orsay dans un communiqué.

Il est donc "impératif", pour Laurent Fabius "de renoncer à ces hausses et de trouver d'autres pistes dans la suite de la discussion parlementaire", selon le texte.

Une taxe de séjour qui peut atteindre 8 euros par jour et par personne

L'Assemblée nationale a rendu possible mercredi 25 juin une augmentation de la taxe de séjour dans les communes jusqu'à 8 euros, par le vote d'un amendement socialiste. Le lendemain, elle a également voté la création d'une taxe de séjour spécifique à l'Ile-de-France de 2 euros par nuitée destinée à financer les transports en commun, lors du débat sur le projet de budget rectificatif 2014.

Regrettant leur adoption "sans concertation avec les professionnels", le ministère pointe également qu'elles "sont contradictoires avec l'engagement solennel pris par le Président de la République et le Premier ministre de stopper l'alourdissement inconsidéré des taxes".

Pour le ministère, elles sont également "incohérentes avec le fait que les députés sont en train de procéder précisément à une étude d'ensemble de la fiscalité du tourisme".

La France, déjà mal placée en termes de rapport qualité/prix

En effet, "la France est classée dernière par le World Economic Forum en termes de rapport qualité/prix dans le tourisme, et la clôture des Assises (du tourisme, la semaine dernière, NDLR) visait justement à traiter la compétitivité de notre tourisme au niveau mondial", selon une source gouvernementale.

A cette occasion, le gouvernement avait annoncé une trentaine de mesures pour dynamiser le tourisme en France, avec une remise à niveau de l'offre touristique en améliorant l'accueil, notamment dans les gares et les aéroports, en formant les professionnels, et en encourageant l'ouverture des magasins à Paris le dimanche.

Les professionnels du tourisme sont furieux

Du côté des professionnels, la grogne s'est également fait sentir. L'Umih, principale organisation patronale de l'hôtellerie, a déploré jeudi 26 juin  "une augmentation de plus de 500% de la taxe de séjour pour les hôteliers. Si le projet devait rester en l'état, il s'agirait alors d'une véritable rupture dans le dialogue entre les professionnels et les pouvoirs publics", avait-elle assuré.

La nouvelle taxe de séjour de 2 euros pour la région parisienne, qui serait instituée à partir du 1er septembre, permettrait de dégager environ 140 millions d'euros par an, soit quasiment le montant de ressources nouvelles (150 M EUR) que le gouvernement s'était engagé à trouver en signant en juillet 2013 un protocole de financement des transports en Ile-de-France.

 Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, en croisade pour mieux vendre la destination France, a jugé dimanche "impératif de renoncer" à l'augmentation des taxes de séjour votée à l'Assemblée nationale, car elle est "totalement contraire à la promotion du tourisme".

Ces hausses "sont dangereusement et totalement contraires à la promotion du tourisme qui est une priorité pour l'emploi et l'équilibre extérieur de la France", estime le Quai d'Orsay dans un communiqué.

Il est donc "impératif", pour Laurent Fabius "de renoncer à ces hausses et de trouver d'autres pistes dans la suite de la discussion parlementaire", selon le texte.

L'Assemblée nationale a rendu possible mercredi une augmentation de la taxe de séjour dans les communes jusqu'à 8 euros, par le vote d'un amendement socialiste. Le lendemain, elle a également voté la création d'une taxe de séjour spécifique à l'Ile-de-France de 2 euros par nuitée destinée à financer les transports en commun, lors du débat sur le projet de budget rectificatif 2014.

Regrettant leur adoption "sans concertation avec les professionnels", le ministère pointe également qu'elles "sont contradictoires avec l'engagement solennel pris par le Président de la République et le Premier ministre de stopper l'alourdissement inconsidéré des taxes".

Pour le ministère, elles sont également "incohérentes avec le fait que les députés sont en train de procéder précisément à une étude d'ensemble de la fiscalité du tourisme".

En effet, "la France est classée dernière par le World Economic Forum en termes de rapport qualité/prix dans le tourisme, et la clôture des Assises (du tourisme, la semaine dernière, NDLR) visait justement à traiter la compétitivité de notre tourisme au niveau mondial", selon une source gouvernementale.

A cette occasion, le gouvernement avait annoncé une trentaine de mesures pour dynamiser le tourisme en France, avec une remise à niveau de l'offre touristique en améliorant l'accueil, notamment dans les gares et les aéroports, en formant les professionnels, et en encourageant l'ouverture des magasins à Paris le dimanche.

Du côté des professionnels, la grogne s'est également fait sentir. L'Umih, principale organisation patronale de l'hôtellerie, a déploré jeudi "une augmentation de plus de 500% de la taxe de séjour pour les hôteliers. Si le projet devait rester en l'état, il s'agirait alors d'une véritable rupture dans le dialogue entre les professionnels et les pouvoirs publics", avait-elle assuré.

La nouvelle taxe de séjour de 2 euros pour la région parisienne, qui serait instituée à partir du 1er septembre, permettrait de dégager environ 140 millions d'euros par an, soit quasiment le montant de ressources nouvelles (150 M EUR) que le gouvernement s'était engagé à trouver en signant en juillet 2013 un protocole de financement des transports en Ile-de-France.

L'attitude de Fabius contestée par des députés

Le député PS Razzy Hammadi a accusé le ministre Laurent Fabius de remettre en cause l'"indépendance" du parlement en s'attaquant à des hausses de taxe votées à l'Assemblée nationale.

Dans un communiqué,  l'élu de Seine-Saint-Denis souligne que cette mesure est issue de deux amendements: "Le premier permet de relever le plafond de la taxe de séjour jusqu'à 8 euros. En aucun cas, cela équivaut à une augmentation du même montant. Les municipalités restent les seules décisionnaires dans le cadre de ce plafond et en fonction des catégories d'hôtel".

Le second, poursuit M. Hammadi, "voté à la quasi unanimité, après que le Gouvernement s'en est remis à la sagesse de l'Assemblée, instaure une taxe de deux euros par nuitée dédiée exclusivement au financement des infrastructures de transport, et ce pour la seule Ile-de-France".