L'application du plan d'économies français mis en doute par Moody's

Par latribune.fr  |   |  321  mots
Un service de l'agence Moody's pointe des "tensions politiques" susceptibles de remettre en cause de plan d'économies de 50 milliards d'euros décidés par le gouvernement. (Photo Reuters)
Sa cible pour 2014 et 2015, le gouvernement français ne parviendra pas à l'atteindre, juge Moody's Investors Service dans une note publiée lundi soir.

"Même si le déficit est appelé à conserver une trajectoire baissière, le pays n'apparaît pas en mesure d'atteindre ses objectifs budgétaires en 2014 et 2015."

C'est ainsi que Moody's Investors Service, un service de l'agence de notation, juge les perspectives pour l'économie française dans une note publiée lundi soir.

Croissance insuffisante?

Première cause invoquée: une croissance moindre qu'attendu. Fin juin, l'Insee avait dit prévoir pour 2014 une croissance de 0,7% en France, inférieure au chiffre de 1% prévu par le gouvernement. Moody's a de son côté révisé à la baisse ses propres prévisions pour l'économie française: elle table désormais sur une croissance de 0,6% cette année et de 1,3% en 2015, contre respectivement 1% et 1,5% précédemment.

Plan d'économies

Cependant, d'autres explications relèveraient davantage de décisions politiques. Certes, les mesures décidées par le gouvernement français - 50 milliards d'euros d'ici à 2017 - ne sont pas totalement rejetées par l'agence. Celle-ci pointe:

"Dans l'hypothèse où elles seraient pleinement réalisées, ces mesures soutiendraient le profil de crédit de la France."

La France est pour l'instant notée "Aa1" avec une perspective négative.

"Tensions politiques ambiantes"

Toutefois, Moody's estime que parvenir à mettre en place ces réformes représente une tâche "d'autant plus ardue dans un contexte de croissance atone". Elle ajoute:

"Si les nouvelles orientations retenues par le gouvernement français (...) semblent globalement favorables à la compétitivité générale du pays, le risque lié à la mise en oeuvre de ce programme est toutefois significatif du fait de son ampleur sans précédent, des contours encore imprécis d'un grand nombre de mesures, des tensions politiques ambiantes et de la fragilité de la croissance économique."

La Commission européenne doute également de la capacité de la France à ramener l'an prochain son déficit public sous les 3% du produit intérieur brut.