Dette : le taux français à 10 ans au plus bas

Par latribune.fr  |   |  464  mots
Les records à la baisse s'enchaînent
La stagnation de l’économie du pays n’arrête pas les investisseurs qui continuent à acheter des titres de dette française.

Les investisseurs continuaient vendredi à acheter des titres de dette française, en dépit de la stagnation confirmée de l'économie du pays, poussant les rendements offerts, qui évoluent en sens inverse de la demande, à un nouveau plus bas historique. Vers 10H30 à Paris, le rendement de l'obligation française à 10 ans évoluait à 1,389% sur le marché secondaire, où se négocie la dette déjà émise. Un peu plus tôt, il avait touché un nouveau record à 1,381% contre 1,405% à la clôture jeudi soir.

Les records à la baisse se succèdent au fil des séances

Au fil des séances, les rendements français (et allemands) ne cessent d'enchaîner les records à la baisse, grâce à des investisseurs très soucieux de s'assurer un placement sans risque dans un environnement incertain entre panne de croissance européenne et conflits géopolitiques à plusieurs endroits de la planète. La crise en Ukraine, mais également les frappes en Irak ou le conflit à Gaza incitent en effet les investisseurs à la plus grande prudence.

La publication des chiffres du produit intérieur brut au deuxième trimestre en zone euro qui ont mis en exergue la panne de croissance en Europe, ajoute une couche supplémentaire en faveur des valeurs refuges, comme les titres de dette des grands pays développés. Pour la première fois de son histoire, le taux d'emprunt à dix ans allemand, le Bund, valeur de référence sur le marché de la dette, est descendu jeudi sous 1%, entraînant dans son sillage son homologue français vers un nouveau plus bas.

Un ton plus positif face aux risques observés

Vendredi, le taux allemand évoluait juste au-dessus de 1% à 1,008% contre 1,017% la veille, après avoir touché 0,998% en séance. "Le marché obligataire continue à se porter très bien", ont noté les stratégistes obligataires de Société Générale. "Même si le ton plus positif face aux risques observés ces derniers temps" qui se traduit notamment par une hausse des marchés actions "ne réussit pas à inverser la courbe sur le marché de la dette", ont-ils ajouté.

Du côté des pays du sud de l'Europe, la détente était également au rendez-vous. Le taux d'emprunt de l'Espagne évoluait ainsi à 2,432% (contre 2,486% jeudi) et celui de l'Italie à 2,609% (contre 2,657%). En dépit de ce nouveau record, qui s'inscrit plus dans la prolongation des événements des journées précédents, la séance sur le marché de la dette restait par ailleurs calme, en l'absence de nombreux investisseurs du fait de la journée fériée. "Au pic du mois d'août, avec plusieurs pays européens en vacances et pas d'indicateurs de premier plan à l'agenda, la session s'annonce sans soubresauts", ont souligné les économistes du Crédit Agricole CIB.