Bordeaux, emplois fictifs, UMP... retour sur la carrière d'Alain Juppé

Par latribune.fr  |   |  681  mots
Entre succès électoraux à Bordeaux et affaires des emplois fictifs de la mairie de Paris, le parcours politique d'Alain Juppé, fondateur de l'UMP, ne manque pas de relief. (Crédits : <small>Reuters / LCI</small>)
L'ancien Premier ministre Alain Juppé, maire de Bordeaux, membre du triumvirat à la tête de l'UMP, a annoncé mercredi sur son blog qu'il se lançait dans la rude bataille de la primaire du parti en vue de l'élection présidentielle de 2017. Retour sur un carrière semée d'embûches.

Alain Juppé, l'homme politique favori des Français selon les derniers baromètres Les Echos-CSA et Harris, est de retour sur la scène nationale en tant que candidat à la primaire de l'UMP pour la prochaine présidentielle. Populaire, il l'est aussi auprès des sympathisants de droite qui le placent au coude à coude avec Nicolas Sarkozy.

Face à l'ancien "hyperprésident", qui en avait fait un ministre d'État, d'abord à l'Écologie, puis à la Défense, et enfin aux Affaires étrangères, il passe pour un "Sage" au sein de l'UMP. Portrait en quelques points clés de l'un des favoris à droite pour la prochaine course à la présidentielle de 2017.

>>> Voire aussi le DIAPORAMA Alain Juppé : entre succès et affaires

Entre déboires...

  • Réforme des retraites, "fracture sociale"

Le parcours de cette figure tutélaire de la droite n'a pas toujours été un long fleuve tranquille. En 1995, il est nommé Premier ministre par Jacques Chirac, élu président de la République suite à une campagne victorieuse sur le thème de la "fracture sociale" qu'il a lui-même animée. Mais peu après son arrivée à Matignon, c'est la désillusion.

Il renonce aux engagements sociaux et s'attaque à la réforme de la Sécurité sociale et des retraites. Il souhaite notamment faire passer la durée de cotisation dans le public de 37,5 à 40 annuités pour l'aligner sur le privé. Mais il se heurte à un mouvement social historique (les grèves , d'une ampleur inégalée depuis mai 1968 ont duré trois semaines).

Sa popularité finit par s'effondrer et il a le plus grand mal à présenter un budget qui réponde aux engagements européens. Finalement, la dissolution ratée de 1997 et le ras-de-marée rose le contraignent au départ.

  • Condamnation dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris

Alain Juppé a une réputation de "sage" à droite. Il a pourtant été condamné en 2004 à 18 mois d'inéligibilité (commuée en un an), rattrapé par l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris à l'époque où Jacques Chirac en était le maire. Il quitte alors toutes fonctions électives et se retire au Québec. Coupé de la vie médiatique, il fait son retour en 2006 en remportant à nouveau la mairie de Bordeaux.

... et succès

  • Bordeaux

Sa relation avec la "Belle endormie" dure de puis longtemps. Il succède en effet à Jacques Chaban-Delmas en 1995 à la mairie de Bordeaux puis représente la circonscription du centre-ville à l'Assemblée nationale à partir de 1997. Ce, sans interruption jusqu'à ce jour, hormis la période de sa condamnation entre 2004 et 2006.

À la tête de la cité, il multiplie les projets d'envergure (tramway etc). Une action consacrée notamment par l'inscription de la ville au patrimoine universel de l'Unesco en 2007

De quoi lui assurer la reconduction en tant que maire dès le premier tour en 2008, alors qu'à l'échelle nationale la droite subit un revers cinglant et encaisse la perte sèche de près d'une cinquantaine de villes de plus de 30 000 habitants.

  • L'UMP

Après avoir été secrétaire général du RPR de 1988 à 1994 puis président de ce mouvement jusqu'en 1997. En 2002, dans le contexte de la présidentielle, il œuvre à sa transformation en Union en mouvement (UEM) puis en Union pour un mouvement populaire (UMP). L'objectif est de rassembler la droite et le centre qui se sont longtemps déchirés afin de fournir à Jacques Chirac, réélu, une majorité à sa convenance. Il en assure la présidence jusqu'en 2004.

Ce qu'ils disent de lui

  • Jacques Chirac, dont il est très proche, l'a qualifié de "meilleur d'entre nous" devant un parterre de militants du RPR, périphrase désormais fréquemment repris dans le langage politique.
  • Alain Juppé est aussi surnommé "Amstrad" du nom d'une ancienne marque d'ordinateurs, pour sa vivacité d'esprit dès ses jeunes années.
  • Il est aussi souvent décrit par ses détracteurs comme "froid et distant". Certains observateurs disent que sa raideur et ses difficultés à se remettre en question auraient précipité sa chute de popularité lorsqu'il était Premier ministre.