Un proche d'Alain Juppé plaide pour des primaires à droite

Dans une tribune publiée par Le Monde, l'eurodéputé et ancien ministre Alain Lamassoure estime que son parti doit impérativement prendre modèle sur le PS s'il veut éviter un 21 avril à l'envers.
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Est-il en service commandé ? Le député européen Alain Lamassoure, connu pour être un proche d'Alain Juppé dont il fut le ministre du Budget entre 1995 et 1997, vient en tout cas de publier dans Le Monde une tribune qui fera date. Ce membre de l'UMP plaide pour l'organisation d'une primaire au sein de son parti, qui serait un "électrochoc" pour la majorité afin de lui éviter un "scénario-catastrophe" pour la présidentielle.

Pour Alain Lamassoure, la majorité est en ce moment sur une sorte de "toboggan": "c'est l'impression qu'une grande partie des militants de la majorité présidentielle ressent depuis l'automne 2009". Et il ajoute : "La confiance est profondément rompue avec une partie des électorats séduits, voire enthousiasmés par Nicolas Sarkozy en 2007". A ses yeux, "la meilleure manière de perturber ce scénario catastrophe déjà en cours d'écriture serait, pour le président sortant, de prendre lui-même l'initiative de proposer des primaire s à droite, en annonçant sa propre candidature".

Apporter la preuve que Sarkozy est le seul candidat possible

A l'inverse de nombre de responsables de la majorité, Alain Lamassoure voit dans la primaire socialiste un moyen utile pour le principal parti d'opposition de profiter d'une "dynamique qui est souvent la clé de l'élection". Voilà pourquoi il souhaite que Nicolas Sarkozy "invite soit l'UMP, soit même toutes les formations qui la soutiennent à organiser une primaire populaire ouverte à tous les électeurs qui souhaitent participer au choix du candidat de la grande famille politique issue des élections précédentes".

Cet "électrochoc" permettrait, selon lui, de "crever d'un coup l'abcès" dans le camp de la majorité présidentielle. "Centristes ou UMP, les ambitions seraient mises au défi de se dévoiler. Si personne n'ose sortir du bois, la preuve sera faite que, pour représenter la majorité actuelle, Nicolas Sarkozy n'est peut-être pas le meilleur candidat, mais que c'est le seul possible", explique l'eurodéputé.

Dans le cas inverse, "si un ou plusieurs poids lourds osent le défier, ils auront à affronter l'expérience du président sortant et sa formidable pugnacité: le meilleur sera porté par une dynamique d'autant plus puissante qu'elle sera née d'un scénario complètement inattendu". Et d'estimer qu'ainsi "le risque d'un 21 avril à l'envers sera définitivement conjuré".

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