"Arnaud et moi ne sommes pas loin des frondeurs" (Benoît Hamon)

Par latribune.fr  |   |  418  mots
"L'Allemagne sert ses intérêts personnels, pas ceux de l'Europe," a par ailleurs estimé l'ancien porte-parole du parti socialiste et actuel ministre de l'Education nationale.
Après Arnaud Montebourg, Cécile Duflot et les députés frondeurs, c'est au tour du ministre de l'Education nationale de sortir du bois en s'opposant ouvertement aux choix économiques de la tête de l'exécutif.

Arnaud (Montebourg) et moi ne sommes pas loin des frondeurs, mais notre problème n'est pas d'en prendre la tête. Notre volonté est d'être au service d'un rassemblement de la gauche et de peser au sein du gouvernement.

La phrase est signée Benoît Hamon, Ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, qui s'oppose désormais officiellement aux choix économiques de François Hollande et de Manuel Valls. La semaine dernière, le président de la République et son Premier ministre n'avaient eu de cesse d'affirmer qu'ils conserveraient leur cap. C'est à dire celui d'une politique de l'offre matérialisée par le Pacte de responsabilité.

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"La relance de la demande est la condition de la réussite de la politique de l'offre qui a été faite depuis deux ans. On ne peut rien vendre aux Français s'ils n'ont pas des revenus suffisants," estime pour sa part l'ancien porte-parole du Parti socialiste dans une interview donnée au Parisien, alors qu'il doit prononcer un discours ce dimanche à l'occasion de la fête de la Rose à Frangy autour d'Arnaud Montebourg.

Pour Benoît Hamon, ce ne sont plus Angela Merkel et l'Allemagne qui doivent donner le la à la politique économique menée en Europe. "L'Allemagne sert ses intérêts personnels, pas ceux de l'Europe," s'agace-t-il dans le quotidien.

Dans le camp d'Arnaud Montebourg et Cécile Duflot

Samedi, le ministre de l'Economie s'était lui même montré très critique à l'égard des choix budgétaires de l'exécutif et avait réclamé dans un entretien au Monde un changement de politique :

"Aujourd'hui, la réduction à marche forcée des déficits est une aberration économique, car elle aggrave le chômage, une absurdité financière, car elle rend impossible le rétablissement des comptes publics, et un sinistre politique, car elle jette les Européens dans les bras des partis extrémistes."

Le ministre de l'Education nationale a par ailleurs apporté son soutien à l'ancienne ministre du Logement écologiste Cécile Duflot, qui vient de publier un livre dans lequel elle égratigne le président de la République et le Premier ministre en s'opposant à leur ligne. Pour lui, c'est ouvrage est plus qu'un simple "règlement de compte".

"C'est dommage, car je sais que Cécile a beaucoup d'idées, dont certaines que je partage, d'ailleurs," déplore-t-il dans les colonnes du Parisiens.