François Rebsamen veut sanctionner les chômeurs démotivés

Par latribune.fr  |   |  421  mots
"Il faut qu'il y ait à un moment une sanction. Ce n'est pas possible dans un pays qui est en difficulté, qui veut se redresser," s'est agacé le ministre.
Le ministre du Travail, François Rebsamen, a demandé mardi à Pôle Emploi de "renforcer les contrôles" pour vérifier que les chômeurs "cherchent bien un emploi", estimant qu'une "sanction" était nécessaire dans le cas contraire.

Quand on échoue à inverser la courbe du chômage, on radie. C'est la stratégie du ministre du Travail François Rebsamen, qui a annoncé avoir demandé à Pôle emploi de renforcer les contrôles et les sanctions à destination des demandeurs d'emploi, mardi sur iTélé.

Pour justifier cette annonce quelque peu inédite à gauche, le ministre du Travail s'est offusqué de voir qu'en France, 350.000 postes ne sont pas pourvus, alors que le chômage a de nouveau connu une hausse spectaculaire pour atteindre un record de 3.424.400 personnes sans aucune activité.

"Trois cent cinquante mille offres qui ne trouvent pas preneur dans un pays qui compte 3,4 millions de chômeurs, c'est quand même quelque chose d'insupportable."

Renforcement des contrôles et radiations

S'il dit compter sur la formation de 100.000 personnes afin de répondre à la demande, le ministre estime aussi qu'il faut davantage veiller à ce que tous les chômeurs cherchent un emploi et sanctionner les chômeurs démotivés.

"Je pense qu'il faut renforcer les contrôles. Quand on est chômeur au sens du Bureau international du travail, on recherche un emploi, et donc c'est négatif pour ceux qui recherchent un emploi d'être à coté de personnes qui ne cherchent pas d'emploi. Ce n'est pas la majorité. Pour certains, il y a des problèmes de salaire, des problèmes d'adéquation, c'est pour ça qu'on fait des formations prioritaires, mais je souhaite qu'on vérifie, au sens du BIT, que les chômeurs cherchent du travail," a-t-il expliqué.

Invité à se prononcer sur la méthode, François Rebsamen a évoqué "un état d'esprit, des convocations, des vérifications".

"Sinon, on est radié. Il faut qu'il y ait à un moment une sanction. Ce n'est pas possible dans un pays qui est en difficulté, qui veut se redresser," s'est agacé le ministre.

"On n'a pas tout essayé"

Quatre jours après avoir parlé "d'échec" de la lutte contre le chômage depuis le début du quinquennat, le ministre du Travail a estimé que le gouvernement pouvait toujours faire davantage pour tenter d'inverser la tendance.

"Non, on n'a pas tout essayé, on ne peut pas dire ça", a-t-il dit. "Il y a toujours des formations à faire, des positions à prendre, des politiques d'emploi à renforcer", a-t-il ajouté.

Il a en outre concédé que l'exécutif avait mal communiqué sur le sujet. "Je le pense", a-t-il reconnu. A son arrivée à l'Elysée, François Hollande avait dit vouloir "inverser la courbe", ce qui ne s'est jamais produit.