Le gouvernement saisit l'AMF sur la fausse dégradation de la note souveraine

Par latribune.fr  |   |  305  mots
Le ministre des Finances, Michel Sapin, a qualifié l'article de l'Opinion d'"éthiquement répréhensible".
Pour Michel Sapin, le journal l'Opinion a publié une information susceptible de "perturber le marché de la dette française". L'agence Moody's n'a pas dégradé la note souveraine de la France comme annoncé.

Le gouvernement va saisir l'Autorité des marchés financiers (AMF) après la publication par le journal l'Opinion d'une information sur la dégradation imminente de la note souveraine française.

"Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, demande à l'AMF une enquête sur la fausse information diffusée jeudi matin par le journal l'Opinion et relayée par de nombreux médias", écrit un communiqué officiel du ministère des Finances.

Le communiqué poursuit en qualifiant cette information d'"erronée de nature à perturber le marché de la dette française".

Moody's n'a pas dégradé comme annoncé

Hier, le quotidien avait annoncé l'imminence d'une nouvelle dégradation de la note souveraine de la France par l'agence de notation américaine Moody's. Il expliquait que le gouvernement avait été prévenu le matin même, soit 24h avant l'annonce officielle prévue vendredi 19 septembre. A l'échéance prévue, l'agence n'a communiqué aucune dégradation de la note souveraine française.

D'après l'Opinion, Moody's projetait d'abaisser la note de la France de Aa1 à Aa2. L'information a été reprise par l'ensemble de la presse française, si bien que le président de la République a dû s'en expliquer lors de sa conférence de presse de jeudi après-midi.

"Je ne sais pas ce que fera l'agence Moody's", a affirmé le chef de l'Etat, démentant ainsi avoir été prévenu d'une imminente dégradation de note souveraine. Plus tôt dans la journée, Bercy avait également réfuté avoir eu vent des intentions de l'agence américaine.

Dans le communiqué de presse, Michel Sapin a déclaré que "cette pratique est non seulement éthiquement répréhensible ; elle pose aussi dans le cas d'espèce un problème au regard du bon fonctionnement des marchés financiers".