Affaire Bygmalion : l'UMP confirme la suspension de Jérôme Lavrilleux

Par latribune.fr  |   |  448  mots
"Pour le moment je me tais. Mais si on m'exclut de ce parti auquel j'appartiens depuis vingt-cinq ans, alors je reprendrai ma liberté de parole et je parlerai.", avait déclaré Jérôme Lavrilleux à la fin du mois d'août.
La commission des recours de l'UMP a confirmé la suspension de l'ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé en raison de son rôle dans l'affaire Bygmalion. Une commission spéciale va prochainement étudier son exclusion, a annoncé mardi soir à l'AFP une source UMP.

La décision a été "prise jeudi 17 septembre" à l'unanimité par la commission des recours de l'UMP. Jérôme Lavrilleux a été suspendu du parti, en raison de de son rôle dans l'affaire Bygmalion.

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Le député européen, ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé à l'UMP et ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy, va "se faire notifier" cette décision prise par les membres présents de la commission des recours (7 sur 9 au total, dont 2 copéistes).

Jérôme Lavrilleux avait contesté auprès de cette commission sa suspension décidée avant l'été, jugeant que le bureau politique (BP) du parti avait outrepassé ses droits.

Procédure d'exclusion dans un mois et demi à deux mois

La décision de la commission des recours va également être transmise au secrétaire général par intérim de l'UMP, Luc Chatel, ainsi qu'au bureau politique.

C'est désormais une commission spéciale (composée de trois membres: Marc-Philippe Daubresse, Valérie Boyer et Thierry Solère) qui va instruire la procédure d'exclusion de Jérôme Lavrilleux et soumettre son rapport au BP "dans un mois et demi à deux mois", selon cette source.

Si elle se prononce pour l'exclusion, ce qui est probable selon plusieurs sources UMP, cette commission spéciale pourra décider qu'elle est temporaire -le temps de la procédure judiciaire dans l'affaire Bygmalion- ou définitive. M. Lavrilleux pourra contester cette exclusion en justice.

Lavrilleux a promis qu'il "parlerait"

Fin août, Jérôme Lavrilleux a averti que s'il était exclu de l'UMP, il "parlerait":

"Pour le moment je me tais. Mais si on m'exclut de ce parti auquel j'appartiens depuis vingt-cinq ans, alors je reprendrai ma liberté de parole et je parlerai. [...] Si on m'exclut de l'UMP, ça se réglera devant les tribunaux. J'ai déjà pris plusieurs avocats."

Il avait reconnu le 26 mai, en direct à la télévision, que la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 avait donné lieu à "un dérapage sur le nombre" de meetings et qu'un système occulte avait été mis en place pour éviter de dépasser le plafond autorisé des frais de campagne, soit environ 22,5 millions d'euros.

Ce système consistait pour la filiale de Bygmalion, Event and Cie, à facturer indûment à l'UMP des dépenses qui auraient dû entrer dans le compte de campagne de Nicolas Sarkozy, pour 10 à 11 millions d'euros, selon l'avocat de Bygmalion, Me Patrick Maisonneuve, et Jérôme Lavrilleux, qui a déjà été placé en garde à vue pour cette affaire.