Rebsamen, l'interview "interdite" qui revient sur les 35 heures et le travail du dimanche

Par latribune.fr  |   |  306  mots
"Il faut adapter notre système social: en renforçant les contrôles, en assouplissant les seuils, la législation sur les 35 heures, en autorisant le travail le dimanche", a déclaré François Rebsamen dans une interview dépubliée.
Le ministre du Travail a tenu des propos très libéraux sur l'économie dans une interview publiée quelques heures sur le site d'un magazine bourguignon. Il en a obtenu le retrait.

Rebsamen au cœur d'une polémique. La publication par le site internet du magazine bourguignon Le Miroir d'une d'interview du ministre du Travail, François Rebsamen, a été à l'origine d'un couac: le ministère a demandé et obtenu le retrait de l'article, estimant qu'il ne s'agissait pas d'une interview, ce que conteste le magazine.

Dans cette interview, le ministre affirme notamment qu'il "se bat depuis longtemps pour une vision libérale de l'économie", estimant que les Français "ont conscience qu'il faut adapter notre système social" en "renforçant les contrôles, en assouplissant les seuils, la législation sur les 35 heures, en autorisant le travail le dimanche".

Il reproche également au secrétariat national du PS de refuser "toutes ces avancées" et explique que "[Michel Sapin] s'est totalement trompé [sur le chômage], [...] s'est mis des boulets aux pieds et les a laissés à son successeur".

"Le ministre ne cautionne pas ces propos"

Resté quelques heures sur le site, l'interview a été retirée en milieu de matinée mais reste encore accessible via le cache Google.


Capture d'écran de l'interview de François Resbamen sur le site Le Miroir.

Dans l'entourage du ministre, on indique à l'AFP que "le ministre ne cautionne pas ces propos" et que, pour lui, "il ne s'agissait pas d'une interview", ajoutant qu'"il n'y pas eu de relecture" des citations imputées.

De son côté, le journaliste Jérémie Lorand, qui a réalisé l'interview a expliqué au Monde avoir retiré l'article du site après avoir tenté de "se montrer conciliant" en "reformulant quelques phrases".

"C'est une histoire de fous. J'ai bien précisé que c'était une interview. J'ai même tout enregistré. Nous connaissons bien François Rebsamen puisqu'il était maire de Dijon, nous n'avons jamais fait relire nos interviews."