Sociétés d'autoroutes : des profits "inacceptables" selon le secrétaire d'État au Budget

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  312  mots
Christian Eckert appelle ensuite à "mettre la pression" sur ces sociétés d'autoroute pour renégocier les conditions des concessions.
Le secrétaire d'État au Budget Christian Eckert a appelé dimanche à une "remise en cause" des profits et dividendes versés "inacceptables" des sociétés d'autoroutes.

Les sociétés d'autoroutes deviendraient-elles la cible du gouvernement? Après la ministre de l'Écologie Ségolène Royal qui a, une nouvelle fois, demandé dimanche 12 octobre, sur France Inter, que les sociétés autoroutières "rendent l'argent, pour financer les infrastructures", c'est au tour du secrétaire d'État au Budget Christian Eckert d'appeler à une "remise en cause" de leurs profits, en allant au besoin jusque devant les tribunaux.

Il a ainsi déclaré dimanche 12 octobre lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro:

"Il faut commencer par faire le constat que les profits et les versements de dividendes des sociétés d'autoroutes sont inacceptables, (c'est) en tout cas immoral, faute d'être illégal."

"Mettre la pression" sur les sociétés d'autoroutes

Il appelle ensuite à "mettre la pression" sur ces sociétés pour renégocier les conditions des concessions. Sur ce point, Christian Eckert souligne que l'Autorité de la concurrence, dans son rapport rendu public le 18 septembre, donne des pistes sur ce qui peut être demandé, comme raccourcir la durée des concessions ou obliger les entreprises à faire davantage d'investissements sur le réseau autoroutier.

Michel Sapin "a eu raison de dire que ce n'est pas aussi simple que ça", a jugé le secrétaire d'État au Budget, affirmant que des discussions avaient déjà commencé "il y a quelques semaines" avec les entreprises concernées. Le ministre des Finances Michel Sapin avait pointé la difficulté technique et juridique de modifier les contrats de concessions, toute augmentation de la fiscalité appliquée aux sociétés d'autoroutes devant être compensée.

Le projet de loi de finances pour 2015, présenté le 1er octobre, prévoyait environ 450 millions d'euros de recettes au titre de l'écotaxe qui a été suspendue. L'État lorgne du côté des sociétés d'autoroutes pour trouver de nouvelles recettes.