Suppression de l'écotaxe : le secteur des travaux publics demande réparation

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  367  mots
Le secteur des travaux publics traverse une crise qui pourrait lui coûter 60.000 emplois.
La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) demande à l'Etat 300 millions d'euros afin de compenser le manque à gagner résultant du report de l'écotaxe .

C'est dans un climat tendu que la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) a demandé vendredi à l'Etat français un financement de 300 millions d'euros en faveur des infrastructures pour 2015, afin de compenser le manque à gagner résultant du report sine die de l'écotaxe annoncé jeudi dernier par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal. Le produit de cette taxe devait financer des infrastructures de transport. En contrepartie, la FNTP réclame donc "une solution de financement qui soit versée à l'Agence de financement des infrastructures de transport en France" pour que l'Etat respecte ses engagements en matière d'infrastructures, a indiqué à l'AFP un porte-parole.

Une crise qui risque de coûter 60.000 emplois

La FNTP, qui rappelle que "depuis sept ans, le secteur des travaux publics traverse une crise sans précédent", qui pourrait coûter 60.000 emplois au secteur, a appelé chefs d'entreprises et salariés à manifester mardi prochain devant l'Assemblée nationale. La fédération souhaite que l'Etat permette aux collectivités locales qui augmentent leurs investissements d'être remboursées de la TVA l'année même où elles font leurs travaux, et non avec un décalage d'un ou deux ans comme à l'heure actuelle.

Elle demande aussi que la hausse de 2 centimes de la taxe sur le diesel prônée par le gouvernement pour financer les infrastructures de transport "soit bien votée". En sept ans, le secteur des travaux publics, dont le chiffre d'affaires a chuté de 25%, a perdu 30.000 emplois, selon la FNTP qui dit représenter 8.000 entreprises employant 280.000 salariés.

La crainte de voir la commande publique se réduire drastiquement

Les perspectives sont malheureusement très mauvaises pour les entreprises de ce secteur. Elles vont subir indirectement le régime sec imposé dès 2015 aux collectivités territoriales par l'Etat, qui leur versera 3,7 milliards d'euros de moins l'an prochain dans le cadre du plan de 50 milliards d'économies budgétaires fixé par le gouvernement.

Confrontées à une réduction de leur dotation globale de fonctionnement de 11 milliards d'euros d'ici à 2017, la plupart des collectivités réduisent fortement leurs investissements. Et les entreprises de travaux publics voient s'étioler la commande publique qui les fait vivre.