Michel Sapin a des idées pour tenter de couvrir une partie des 300 millions d'euros de recettes en moins avec l'abandon de l'écotaxe. Le système qui devait rapporter près de 800 millions d'euros par an en taxant 15 000 kilomètres de routes a été enterré au profit d'un "péage de transit poids lourds", qui s'appliquera seulement aux camions de plus de 3,5 tonnes, sur 4 000 km de routes nationales et départementales.
Aucune annulation de projets
"Il n'y aura pas moins d'argent, nous allons trouver d'autres sources", a déclaré le ministre sur France Info. Mais, a-t-il ajouté, il n'est "pas question que ce budget en faveur (...) des transports alternatifs à la route diminue". Le produit de l'ex-écotaxe devait notamment servir à financer des projets de transport collectif.
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"La quantité de travaux restera la même que celle qui était prévue. Il faudra seulement compléter les ressources de ce 'péage de transit poids-lourds' par d'autres ressources qui nous permettront de maintenir ce budget transport", a poursuivi Michel Sapin, jugeant que les critiques du nouveau système - bonnets rouges ou écologistes - l'avaient mal compris.
De nouveaux péages sur autoroute?
Le gouvernement "travaille" sur plusieurs pistes, a-t-il affirmé :
"Il y a des possibilités s'agissant des péages sur autoroute. D'autres solutions sont également envisageables dans le cadre des directives européennes qui encadrent légitimement ces dispositifs", a-t-il précisé.
La ministre de l'Écologie Ségolène Royal n'a, elle, pas eu exactement les mêmes propos ce matin sur France Inter. Si elle a confirmé que les sociétés d'autoroute seraient "amenées à participer (...) avec leurs bénéfices" au financement des grandes infrastructures, Ségolène Royal a écarté l'idée d'une "taxe supplémentaire, car je ne veux pas que les tarifs autoroutiers augmentent". Cela doit se faire de "façon contractuelle" avec ces sociétés, a-t-elle assuré.
Entrée de l'État au capital d'Ecomouv
La ministre a par ailleurs confirmé l'entrée de l'État dans le capital d'Ecomouv, la société chargée de collecter les recettes, pour "contrôler le dispositif" en raison du "contrat assez exorbitant qui avait été conclu par le gouvernement Fillon".
Ségolène Royal n'a toutefois pas précisé à quelle hauteur entrerait l'État: "On verra, c'est la Caisse des dépôts qui va participer à ce capital".