Macron dénonce : trop peu de femmes dans les professions juridiques réglementées

Par latribune.fr  |   |  386  mots
Le ministre a regretté que "85% des notaires associés gagnant plus de 17.000 euros sont des hommes. Dans le même temps, 84% des notaires salariés rémunérés moins de 4.000 euros sont des femmes".
Le ministre de l'Economie a souligné, devant une mission d'information de l'Assemblée nationale, le taux très bas de femmes et de jeunes parmi ces professionnels. Il n'en est pas de même chez les avocats, seule profession juridique "ouverte".

"Il y a quand même quelque chose qui ne fonctionne pas dans les professions réglementées du droit", considère Macron, qui souhaite les réformer. Il s'agit, entre autres, du "blocage à l'égard des femmes et des plus jeunes", que le ministre de l'Economie a notamment dénoncé mardi 22 octobre devant une mission d'information de l'Assemblée nationale, chiffres à l'appui.

85% des administrateurs judiciaires sont des hommes

"Parmi les greffiers de tribunaux de commerce, 77% ont plus de 50 ans. Cette proportion atteint 85% parmi les administrateurs judiciaires", a souligné le ministre.

Et quant à la mixité de sexes, "85% des notaires associés gagnant plus de 17.000 euros sont des hommes. Dans le même temps, 84% des notaires salariés rémunérés moins de 4.000 euros sont des femmes", a regretté Emmanuel Macron.

Chez les huissiers, "73% sont des hommes", a-t-il ajouté.

Les choses vont en revanche mieux dès lors qu'il s'agit d'une profession juridique réglementée mais libérale, celle d'avocat, remarque le ministre.

"Dans la seule profession du droit totalement ouverte et régie par une totale liberté d'installation, je parle ici des avocats, ce sont 52% de femmes et une moyenne d'âge de 43 ans", a-t-il notamment observé, plaidant pour "massivement simplifier les règles d'installation des jeunes notaires."

Un projet ambitieux de réformes

Selon un document daté du 13 octobre qui circule depuis le début de semaine, le ministre de l'Economie entend s'attaquer en profondeur aux professions juridiques réglementées. Il souhaiterait notamment faciliter l'installation des plus jeunes ainsi que permettre aux professionnels d'exercer "en commun" et d'ouvrir le capital des offices à d'autres professionnels.

Il voudrait encore créer un statut d'"avocat d'entreprise" ou encore fusionner en une seule nouvelle profession, appelée "commissaire de justice", celles d'huissier de justice, de mandataire judiciaire et de commissaire-priseur judiciaire.

Des réflexions encore en cours

Emmanuel Macron a toutefois "regretté" cette fuite et assuré que le document en circulation n'avait "aucun statut". Tout en dénonçant des "archaïsmes", notamment dans le système de transmission des charges de notaires, il a indiqué que les réflexions sur la liberté d'installation étaient encore en cours.

La réforme des professions judiciaires est incluse dans le projet de loi sur l'activité, qui doit être présenté en conseil des ministres à la mi-décembre.