"L'exaspération des patrons de PME est à son comble" (G Roux de Bézieux, Medef)

Par propos recueillis par Jean-Christophe Chanut  |   |  425  mots
Pour Geoffroy Roux de Bezieux (Medef) le gouvernement reste totalement sourd aux demandes des entreprises
Le vice-président du Medef explique pour La Tribune pourquoi il organise une semaine d'actions patronales décentralisées partout sur le territoire. Dans le collimateur: les dispositions de la loi Hamon sur la transmission des entreprises et le compte pénibilité. Il estime aussi que le gouvernement reste sourd aux demandes patronales.

La Tribune. Pourquoi choisir ce moment précis pour lancer une semaine de mobilisation ?

- Geoffroy Roux de Bézieux. On choisit un moment où l'exaspération des patrons de PME monte très fortement. Ils subissent une tension sur leur trésorerie, les faillites se multiplient. De plus le gouvernement reste totalement sourd a notre demande de différer l'application de certaines lois malgré nos demandes. Je pense aux article 19 et 20 de la loi Hamon qui obligent un patron d'une entreprise de moins de 250 salariés à informer ses salariés de son projet de vendre sa société dans les deux mois qui précèdent, ainsi qu'a la mise en place du compte pénibilité dès 2015 alors qu'il s'agit d'un dispositif d'une complexité extrême. Nous avons tenté de dialoguer mais le gouvernement ne nous entend pas. Dès lors, nos adhérents ont envie d'en découdre. En organisation responsable nous nous devons de les écouter.

. Certes, mais cette mobilisation intervient au moment ou le pacte de responsabilité qui octroie 41 milliards d'euros d'allègements de cotisations et d'impôts sur trois ans aux entreprises est en passe d'être finalisé. Un geste d'une ampleur sans précédent.

- Il faut en finir avec ce gigantesque mensonge. Entre le dernier gouvernement Fillon et l'actuel, les entreprises on subit 30 milliards d'imposition supplémentaires. Maintenant on nous dit que les prélèvements vont baisser de 41 milliards d'euros sur trois ans. Au mieux, donc, le solde sera positif à la fin 2016. Le problème également c'est que dans le même temps les députés créent des taxes supplémentaires et que la fiscalité locale va augmenter de 3,6% en 2015 alors que l'inflation ne sera que de 0,3%. Il ne faut jamais oublier qu'au total, les entreprises paient 350 milliards d'impôts divers

.Quel est l'objectif de cette semaine d'actions et envisagez-vous d'aller plus loin si vous ne parvenez pas à vos fins ?

- Je vous l'ai dit, nous voulons l'abrogation des dispositions de la loi Hamon sur la nécessaire information des salariés en cas de vente qui est une ineptie et une refonte totale du dispositif sur le compte pénibilité. Ce mécanisme est d'une complexité effrayante et va coûter aux entreprises. Le président de la République a beau annoncer sur TF1 la création d'une mission dont l'objectif est de parvenir à ce que le compte pénibilité se fasse à coût zéro, nous ne le croyons pas car nous n'avons plus confiance dans la parole de l'Etat.