Couac autour du plan franco-allemand pour la croissance

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  388  mots
Ces propositions qui doivent être présentées à Paris par les ministres de l'Economie Emmanuel Macron et Sigmar Gabriel s'appuient sur le travail de deux économistes, le Français Jean Pisani-Ferry et l'Allemand Henrik Enderlein, qui avaient été chargés mi-octobre par leurs gouvernements respectifs de dresser des pistes pour stimuler la croissance dans les deux pays.
Les mesures phare que le gouvernement français dévoilera jeudi à l'occasion de la publication de propositions franco-allemandes pour la croissance, prévoiraient entre autres une flexibilisation du marché du travail en France, un assouplissement des 35 heures et un gel des salaires à en croire le magazine allemand Der Spiegel à paraître lundi. A Bercy, on infirme.

Gel des salaires pendant trois ans, assouplissement du marché du travail et des 35 heures, figureraient parmi les mesures phare que le gouvernement français dévoilera jeudi à l'occasion de la publication de propositions franco-allemandes pour la croissance, selon le magazine allemand Der Spiegel à paraître lundi, qui affirme avoir eu accès au projet sans citer davantage de détails. Mais du côté de Bercy, où l'on rappelle que rien ne sera décidé avant le sommet du 2 décembre réunissant banquiers centraux et ministres européens des finances, on infirme, assurant que seul l'investissement est concerné:

"Il ne s'agit pas de propositions des gouvernements français et allemand mais d'un rapport de deux économistes", a réagi auprès de l'AFP une porte-parole du ministère français de l'Economie. "Ce rapport n'est pas finalisé, il ne peut donc pas être commenté à ce stade. (...) Il s'agit de pistes de travail qui concernent les réformes structurelles et l'investissement", a ajouté la porte-parole.

Ces propositions qui doivent être présentées à Paris par les ministres de l'Economie Emmanuel Macron et Sigmar Gabriel s'appuient en effet sur le travail de deux économistes, le Français Jean Pisani-Ferry et l'Allemand Henrik Enderlein, qui avaient été chargés mi-octobre par leurs gouvernements respectifs de dresser des pistes pour stimuler la croissance dans les deux pays. Contacté par l'AFP, Jean Pisani-Ferry a assuré dans un sms que "le Spiegel n'a pas eu accès au rapport", avant d'ajouter:

"Les éléments qu'il publie ne reflètent pas son contenu. Henrik Enderlein et moi ne souhaitons pas communiquer à ce stade".

Un effort supplémentaire de 20 milliards

Toujours selon Der Spiegel, côté allemand, Berlin va doubler ses investissements dans les infrastructures en Allemagne. Un effort supplémentaire de 20 milliards d'euros d'ici à 2018 devrait être annoncé, au lieu des dix milliards prévus jusqu'à présent, poursuit le magazine.

La situation économique de la France et le dérapage de son budget sont un sérieux motif d'inquiétude pour l'Allemagne. Berlin est, en parallèle, de plus en plus sous pression de la part de ses partenaires, la France en tête, pour en faire davantage de son côté pour relancer la machine économique européenne.

Pour aller plus loin : Paris et Berlin veulent relancer l'investissement en Europe malgré les divergences