Jacques Barrot, de Giscard à Chirac, histoire d'un centriste français

Par latribune.fr  |   |  349  mots
Jacques Barrot est décédé à l'âge de 77 ans.
Jacques Barrot est mort ce mercredi à Paris. Il était encore membre du Conseil Constitutionnel. La carrière politique de cette figure du centrisme français raconte l'histoire politique contemporaine de la France.

Né le 3 février 1937 à Yssingeaux (Haute Loire), Jacques Barrot est décédé ce mercredi 3 décembre à lâge de 77 ans, a annoncé l'AFP citant des sources parlementaires. Il est décédé subitement dans le métro parisien. L'homme politique français, classé au centre droit et assumé chrétien-démocrate à l'instar de son père résistant, disparaît et laisse un siège vacant au Conseil Constitutionnel, poste qu'il occupait depuis mars 2010.

Dans le sillage de son père

Jacques Barrot a construit sa carrière politique dans le sillage de son père, Noël Barrot, député de la Haute Loire. Alors qu'il n'est que conseiller municipal d'Yssingeaux, il succèdera à son père, à sa mort en 1967, contre un candidat gaulliste. Il conservera ce poste jusqu'en 2004.

De l'UDF à l'UMP

Le centriste a dirigé le Centre des démocrates sociaux, qui fait parti de l'UDF. Il sera ministre de l'artisanat  et du commerce sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing entre 1978 et 1979, avant de devenir ministre de la Santé et de la Sécurité Sociale toujours sous le gouvernement de Raymond Barre. Après la victoire de la droite en 1993, il prendra la tête de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale.

Après l'élection de Jacques Chirac en 1995, il prendra le portefeuille du Travail et des Affaires sociales sous le gouvernement d'Alain Juppé. Il doit alors défendre le plan Juppé sur la réforme des retraites qui a conduit aux grèves historiques de décembre 1995. Après une carrière comme figure du centrisme, il entrera dans la grande formation de droite UMP qui regroupa le RPR et une partie d'UDF.

Figure de la Commission européenne

Il se consacrera ensuite à l'Europe où il deviendra Commissaire européen à la Politique régionale, puis aux Transports puis enfin à la Justice, à la sécurité et aux Libertés. Il sera notamment Vice-Président de la Commission européenne entre 2004 et 2009. En 2010, il est nommé membre du Conseil constitutionnel sur proposition de Bernard Accoyer, président de l'Assemblée Nationale.