Les 35 heures "efficaces" contre le chômage selon un rapport

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  418  mots
La mesure a également "favorisé l'égalité hommes-femmes", estime Barbara Romagnan.
Le dispositif est également "moins coûteux" que les autres politiques de l'emploi, estime la députée socialiste Barbara Romagnan, auteure d'un rapport sur le sujet.

Les 35 heures au-delà des idées reçues? Selon la députée socialiste Barbara Romagnan, le dispositif instauré en 2000, sous le gouvernement Jospin, a été "efficace" contre le chômage et "moins coûteux" que les autres politiques de l'emploi. Ainsi, cette dernière a défendu cette vision dans un rapport "l'impact de la réduction progressive du temps de travail".

Son dossier, qui conclut les travaux de la commission d'enquête sur "l'impact de la réduction progressive du temps de travail", a été approuvé à la mi-journée par 12 voix contre 4, a-t-elle indiqué. Il sera rendu public la semaine prochaine.

  • Un chômage en baisse, en partie grâce aux 35 heures

"Entre 1997 et 2002, on a connu la période pendant laquelle le chômage a le plus baissé", de 10,8% à 7,8%, souligne la rapporteure, interrogée par l'AFP. "Pendant ces cinq années, insiste-t-elle, il y a eu 2 millions de créations d'emploi. C'est la période où le nombre d'emplois par point de croissance est la plus forte de toute l'histoire." "On ne peut pas attribuer ces bons chiffres à la seule croissance", estime Mme Romagnan, qui cite un chiffrage de l'Insee évaluant à 350.000 les créations d'emploi liées aux 35 heures.

  • Emploi:  la politique la moins coûteuse

 Selon Barbara Romagnan, les 35 heures ont été la "moins coûteuse" des politiques en faveur de l'emploi: "2,5 milliards d'euros pour l'administration et 2 milliards d'euros pour les entreprises, soit 12.800 euros par emploi créé". "Moins cher que les exonérations de cotisations sociales sans conditions", souligne la députée socialiste "frondeuse".

  • Un vecteur d'égalité homme-femme

Par ailleurs, la mesure a également "favorisé l'égalité hommes-femmes", estime-elle, "en permettant aux pères de jeunes enfants de leur consacrer plus de temps" et "en freinant la progression du temps partiel, qui touche surtout les femmes".

Des inégalités parmi les bénéficiaires des 35 heures

La députée concède toutefois que "certains salariés n'ont pas bénéficié des 35 heures". Parmi les "oubliés": les "salariés des entreprises de moins de 20 salariés", les "cadres au forfait-jours", ou encore les "employés des hôpitaux". Parmi eux, beaucoup ont vu leurs conditions de travail "s'intensifier".

"Les femmes à temps partiel et les femmes peu qualifiées sans enfant ont été les plus touchées", déplore Barbara Romagnan. Mais "fondamentalement, les 35 heures n'ont fait qu'accentuer des travers qui existaient préalablement dans des secteurs où le temps de travail était déjà très partiel et flexible".