Loi Macron : Hidalgo veut une approche "collégiale" du travail dominical

Par latribune.fr  |   |  1092  mots
Malgré les nombreuses oppositions à gauche, le projet de loi Macron a été adopté mercredi soir en Conseil des ministres.
Le gouvernement a présenté ce mercredi le projet de loi Macron en Conseil des ministres. La Tribune a suivi les réactions des personnalités et des hommes politiques de droite et de gauche tout au long de la journée.

Travail le dimanche, réforme des professions réglementées, modernisation du dialogue social... Les propositions de la loi Macron pour l'activité et la croissance grâce à laquelle le gouvernement compte "déverrouiller l'économie française" ulcèrent la gauche et notamment l'aile gauche du Parti socialiste. Du côté du centre et de la droite, on oscille entre enthousiasme et scepticisme.

Mercredi 10 décembre

18H : Anne Hidalgo veut une décision "collégiale" sur le travail dominical

La maire de Paris veut faire entendre la voix des édiles sur la question de l'extension du travail du dimanche, qui ne doit pas - selon son communiqué - être traitée de manière "manichéenne" :

"Je m'opposerai à toute décision unilatérale visant à décider d'en haut, par arrêté ministériel et sans respecter la démocratie locale, la création de zones de tourisme internationale. Ces décisions ont toujours relevé jusqu'ici des Maires et les dessaisir de cette compétence est une décision qui est à rebours de décennies de décentralisation".

17H : La CGPME pointe un "danger mortel pour le commerce indépendant"

La Confédération des petites et moyennes entreprises note d'abord dans un communiqué "quelques avancées" apportées par la loi Macron. Comme la possibilité d'associer les salariés au capital des start-up ou la suppression de la pénalisation du délit d'entrave. Mais très vite, l'organisme pointe "des dangers mortels pour le commerce indépendant de proximité" :

"Si la volonté d'accélérer les délais en matière prud'homale est en soit positive, la CGPME, reste fondamentalement attachée à ce que les chefs d'entreprise puissent être jugés (...) par leurs pairs, seuls en capacité d'avoir connaissance de la réalité du monde de l'entreprise".

Concernant, la "quasi généralisation de l'ouverture le dimanche", cette mesure se traduira selon elle "par une distorsion effective de concurrence entre les différentes catégories de commerces".

15H : La porte-parole de l'UMP Isabelle Le Callennec parle d'un projet "mort né"

Le projet de loi Macron pour la croissance et l'activité est "mort né" estime la porte-parole de l'UMP dans un communiqué :

"Il n'y a de croissance que dans le titre car ce ne sont pas les mesures annoncées qui vont doper la compétitivité des entreprises et donc créer des emplois. Une loi fourre-tout, de plus de 100 articles qui ne dit rien sur la durée du travail, rien sur le cout du travail, rien sur la simplification administrative".

 Isabelle Le Callennec appelle ainsi "son auteur" à "revoir dès à présent sa copie".

14H : Les commerçants de proximité craignent une "catastrophe pour l'emploi"

L'une des mesures les plus commentées - le passage de 5 à 12 dimanches travaillés par an - suscite des angoisses auprès des commerçants de proximité. Pour le Syndicat des indépendants :

"L'annonce d'une compensation salariale obligatoire pour l'ensemble des commerces qui pratiquent l'ouverture dominicale, sans distinction de taille (..), constitue une grave régression pour l'avenir des commerces de proximité".

Le communiqué diffusé mercredi après-midi par le syndicat ajoute que "ce calcul de court terme présente tous les ingrédients d'une catastrophe annoncée pour l'emploi dans des commerces de proximité à bout de souffle".

L'Union professionnelle artisanale abonde dans ce sens en qualifiant le projet de loi de "double peine". Selon l'organisme professionnel qui s'exprime dans un communiqué, ce projet va provoquer "un vrai gâchis économique assorti d'un vaste plan social. Plus de 200.000 emplois sont menacés dans les entreprises de proximité".

12H45 : Jean-Vincent Placé table sur un "compromis"

Le sénateur EELV de l'Essonne estime sur Radio Classique que la négociation sur le travail de 5 à 12 dimanches par an "va finir à sept ou huit et tout le monde dira qu'il y a une victoire culturelle". "Je suis pour qu'on trouve des compromis" a expliqué Jean-Vincent Placé.

11h00: EELV déplore une "vision passéiste"

Dans un communiqué, les écologistes s'inquiètent du "recours aux ordonnances qui (...) contournent la discussion au Parlement" et s'insurgent contre "l'attention démesurée portée à la question du travail du dimanche". Ils dénoncent "la vision passéiste" de la loi Macron qu'ils qualifient de "loi fourre-tout".

10h26: Jean-Luc Mélenchon veut rassembler contre la loi Macron

Dans une interview au Monde, Jean-Luc Mélenchon prône un "large rassemblement" contre la loi Macron:

"Il n'y a pas d'alternative si nous ne parvenons pas à remettre le peuple en mouvement.
Il faut donc tracer une ligne d'arrêt sur laquelle nous pourrions remporter une victoire contre le libéralisme. Ce point d'arrêt, c'est le point Macron. Cette loi qui prévoit le travail du dimanche et la nuit, l'abaissement des normes protégeant les apprentis, tous ces marqueurs de la gauche."

9h00: Travail dominical: Martine Aubry dénonce une "régression"

Dans une tribune au Monde, la maire PS de Lille dénonce l'ouverture des commerces le dimanche, une "régression" qu'elle s'engage à combattre:

"La gauche n'a-t-elle désormais à proposer comme organisation de la vie que la promenade du dimanche au centre commercial et l'accumulation de biens de grande consommation ? [...] Le dimanche doit être un temps réservé pour soi et pour les autres."

8h00: Une "montagne qui accouche d'un troupeau de souris" pour François Bayrou

Sur France info ce matin, le maire Modem de Pau a ironisé:

"Ca ressemble à une montagne qui accouche non pas d'une souris, mais d'un troupeau de petites souris".

Il y a là-dedans des mesures positives a relevé l'ex-candidat à l'Elysée, en citant les liaisons entre villes en autocar même si, "franchement, qu'il faille une loi, on se dit qu'il y a quelque chose d'antédiluvien dans notre manière de voir les choses".

Concernant la loi le dimanche, le centriste  se dit favorable "à des exceptions dans les zones touristiques avec quelques dimanches par an, pourquoi pas."

Mardi 9 décembre

19h00: Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef: "Cette loi ne va pas assez loin"

"Oui, on est favorables. Il y a un certain nombre de mesures qui vont dans le bon sens, souvent pas assez loin" comme "le travail dominical et les professions réglementées", a dit le numéro 2 du syndicat patronal sur BFMTV. "Oui il faut plus de concurrence", a-t-il, renchéri. Concernant le travail dominical, pour Geoffroy Roux de Bézieu il faut:

"Libéraliser [...] Pas tous les dimanches, mais il faut aller plus loin parce que tous les pays du monde le font, parce qu'Internet a bouleversé la donne."