Une majorité de Français se dit favorable à la loi Macron

Par latribune.fr  |   |  662  mots
Selon un sondage, 59% des Français notamment considèrent que l'élargissement du travail le dimanche est une avancée sociale contre 41% qui estiment que c'est une régression.

Une majorité de Français se déclare favorable à la loi Macron, et donne raison au ministre de l'Economie face à la maire de Lille Martine Aubry sur la question de l'élargissement du travail dominical, selon un sondage Odoxa pour iTÉLÉ publié samedi, réalisé les 11 et 12 décembre auprès d'un échantillon de 1.002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas.

Le projet de loi sur l'activité et la croissance dit "loi Macron" est importante pour l'économie pour 63% des personnes interrogées dans ce sondage.

"Il n'y a pas de clivages partisans sur cette question, les sympathisants de gauche (65%) comme de droite (57%) la jugent importante", souligne l'étude.

Avancée ou régression sociale?

Par ailleurs, 6 personnes interrogées sur 10 donnent raison à Emmanuel Macron contre Martine Aubry sur la question de l'élargissement du travail du dimanche, une des principales mesures du projet : 59% considèrent que c'est une avancée sociale contre 41% qui estiment que c'est une régression.

Le projet de loi préconise 12 dimanches travaillés par an. Le PS souhaite le ramener de "5 à 7 dimanches", a rappelé la responsable.

La maire de Lille et ancienne première secrétaire du PS, Martine Aubry, est montée au créneau mercredi de façon virulente sur ce point, évoquant une "régression" sociale l'extension du travail dominical prévue par le projet de loi pour la croissance et l'activité. Cependant, l'ancienne ministre du Travail et de l'Emploi avait ajouté: "les zones de tourisme international font seules exception" à condition "que l'approche soit limitée et partagée par les maires concernés".

Les propos de l'ancienne première secrétaire du PS ont eu d'autant plus de retentissement qu'elle est toujours très écoutée au sein du Parti, et ses propos analysés de près par l'exécutif. Dès la présentation du texte mercredi, Manuel Valls s'est d'ailleurs empressé de dire, en citant François Hollande, qu'il s'agissait d'une "loi de progrès et de liberté".

"Je souhaite que les préoccupations de Martine Aubry soient entendues, à savoir que le repos dominical doit rester la règle, et quand il y a des exceptions, ceci doit être fortement encadré", a réagi Jean-Christophe Cambadélis. "Ce n'est pas en abaissant les droits au niveau des Chinois que nous serons compétitifs...", s'est-il agacé aussi.

La loi Macron, le cheval de bataille des frondeurs

Le premier secrétaire n'a pas voulu non plus "préjuger" de ce que sera l'attitude des députés "frondeurs" du PS, qui ont fait déjà de la loi Macron leur nouveau cheval de bataille après avoir ferraillé au Parlement contre les projets de loi budgétaires 2015.

Un ancien dirigeant socialiste ne cache pas sa préoccupation de voir le projet de loi Macron rencontrer une opposition grandissante des députés socialistes. Le groupe PS à l'Assemblée nationale, dit-il, se trouve "dans un mauvais climat, beaucoup sont inquiets à l'approche des départementales (en mars). Je sens des députés non-frondeurs dire +là, c'est pas le budget, on marquera le coup, je vais m'abstenir ou voter contre".

Le chef des députés socialistes, Bruno Le Roux, a appelé les uns et les autres à "faire reculer les postures", au profit d'un "examen de fond" du projet de loi, rappelant que la loi Macron n'était "pas une contribution à un congrès du PS". Autrement dit, le positionnement à l'égard de ce projet de loi ne doit pas se faire en fonction de ce congrès, prévu début juin.

Jean-Christophe Cambadélis a balayé cette analyse. Les frondeurs, "est-ce que ça existe en tant que courant constitué dans le PS? Non, non! C'est une coordination de personnalités qui sont des députés du PS".

Enfin, 53% des Français ont une bonne opinion du ministre de l'Economie, contre 46% qui en ont une mauvaise.