Manuel Valls promet "trois années d'efforts aux Français"

Par latribune.fr  |   |  437  mots
Manuel Valls estime que les Français doivent faire face à trois années de "sacrifices".
Le Premier ministre français a accordé une interview au journal espagnol El Mundo qui l'a élu "homme de l'année". Il estime que les efforts demandés aux Français pourraient durer encore trois années...

Alors que les fêtes de fin d'année sont l'occasion de souhaiter le meilleur, Manuel Valls vient d'accorder une interview à un journal espagnol où il ne promet pas du "sang et des larmes" aux Français, mais bien trois années de "sacrifices".

Accusé par une frange de sa propre majorité de mener une politique d'austérité, Manuel Valls a choisi le journal El Mundo pour expliquer que les "efforts" demandés pourraient se poursuivre jusqu'à la fin du quinquennat de François Hollande.

"Je ne veux pas dire aux Français que d'ici deux à trois ans nous en aurons fini avec les sacrifices. [...] Nous devons faire des efforts pendant des années pour que la France soit plus forte, pour que ses entreprises soient plus compétitives et pour que son secteur public soit plus efficace, avec moins de coûts et moins d'impôts."

Les Français sont en "avance"

Le Premier ministre se dit toutefois confiant sur la capacité des Français à accepter et à participer à la bonne tenue des réformes.

"Les Français en général sont en avance sur leurs dirigeants politiques, en ce qui concerne les réformes, les changements et leur disposition à l'effort", estime-t-il.

"La majorité des militants, des présidents de région, des maires, la grande majorité des représentants et des sénateurs socialistes approuvent cette politique. Depuis que je suis Premier ministre on dit "cette loi ne passera pas". Nous avons passé deux motions de confiance, tous les budgets et même la réforme des régions."

Croissance et travail à la clé

Les efforts ne doivent cependant pas être vain, d'après Manuel Valls puisque selon lui, la croissance doit récompenser ces efforts: "avec plus de croissance, il y aura bien sûr plus de travail et on pourra augmenter les salaires".

"Mais l'effort pour parvenir à un Etat plus efficace, plus stratégique mais avec moins de coûts, devra continuer. Si d'ici deux ou trois ans nous avons plus de croissance et nous cessons nos efforts pour réduire la dépense publique, nous perdrons ce que nous aurons acquis".

Décrit par le journal réputé conservateur, et qui n'a pas toujours été tendre avec la France, comme "l'Espagnol qui veut changer la France", Manuel Valls, catalan de naissance, n'a pas pipé mot sur ses ambitions politiques sur l'après 2017 :

"Comme Premier ministre je ne peux pas parler de ça [...] Si les Français qui me font confiance parce que je travaille comme Premier ministre, voient dans El Mundo que je parle d'une autre mission, ils me retireront leur confiance."