Terrorisme : "il faut une réponse exceptionnelle" (Valls)

Par latribune.fr (avec AFP et Reuters)  |   |  578  mots
D'après le chef du gouvernement (ici à l'Élysée au lendemain de l'attentat contre Charlie Hebdo), la mobilisation des forces de sécurité parviendrait dans les prochains jours à un niveau "jamais atteint (...) puisque 8.470 militaires vont être déployés".
Le Premier ministre s'est exprimé lundi, peu de temps avant une réunion sur la sécurité intérieure organisée à l'Élysée par le chef de l'État, François Hollande.

Au lendemain du rassemblement qui a réuni entre 3,7 et 4 millions de Français dans les rues pour marcher au nom des valeurs de la République, le Premier ministre Manuel Valls était présent sur RMC et BFMTV pour dresser un bilan des actions gouvernementales. La Tribune récapitule les annonces, point par point, du chef du gouvernement.

  • Un hommage sera rendu aux Invalides aux victimes des attentats

"Cette semaine sera une semaine de deuil, avec les obsèques dans l'intimité familiale, l'hommage qui sera rendu demain (mardi) aux policiers tombés, dans la cour de la préfecture de police de Paris, et l'hommage aux Invalides à toutes les victimes autour du président de la République, qui a symbolisé ce rassemblement de tous les Français", a déclaré le Premier ministre.

  • Enquête sur d'éventuels complices

Manuel Valls a également indiqué que la traque de la police se poursuivait  :

"Je ne veux pas en dire plus mais, sur ces attaques, ces actes terroristes, barbares, le travail de la justice et des enquêteurs se poursuit. Nous considérons qu'il y a effectivement probablement d'éventuels complices."

Il a par ailleurs confirmé qu'Hayat Boumeddiene, la compagne d'Amedy Coulibaly, un des trois jihadistes tués vendredi 9 janvier, était probablement "en Turquie ou en Syrie",

  • Vers la création d'une commission parlementaire d'enquête sur les attentats

Sur le plan politique, le Premier ministre pense que "le Parlement souhaitera une commission d'enquête" sur les attentats.

"Il faut une réponse exceptionnelle, qui doit reposer sur le débat, la concorde nationale, dans le cadre du Parlement, et nous en reparlerons avec Claude Bartolone et Gérard Larcher, les présidents de l'Assemblée et du Sénat".

"C'est dans le cadre parlementaire et bipartisan, en associant pleinement l'opposition, qu'il faut travailler", a-t-il ajouté.

  • Rendre "plus performant" le système d'écoutes administratives et judiciaires

"Il faudra donner le plus vite possible encore davantage de moyens (aux) services", a déclaré le Premier ministre, qui a constaté :

"Il y a sans doute des problèmes juridiques pour effectivement améliorer encore la possibilité des systèmes d'interception, parce qu'entre les écoutes administratives et judiciaires, on peut encore être plus performant."

  • Généraliser l'isolement en prison des détenus islamistes radicaux

"On sépare ces détenus du reste" des autres détenus en prison, "il faut généraliser" cette mesure mais "il faut le faire avec discernement et intelligence", a affirmé Manuel Valls.

  • "Maintien à son plus haut niveau" du plan Vigipirate

D'après le chef du gouvernement, la mobilisation des forces de sécurité parviendrait dans les prochains jours à un niveau "jamais atteint (...) puisque 8.470 militaires vont être déployés". Il a ajouté :

"Il y avait à peu près un millier de soldats dans le cadre du plan Vigipirate, nous en avons déployé 2.000 supplémentaires et, dans les jours qui viennent, nous allons en déployer 6.000 en plus de l'engagements des forces de l'ordre, policiers et gendarmes, puisque 4.100 gendarmes mobiles et CRS sont déjà déployés.

Le plan Vigipirate, a-t-il détaillé, protège les "journaux, les rédactions, toutes les institutions qui peuvent faire l'objet d'une attaque, plus particulièrement les synagogues, les écoles confessionnelles juives, mais aussi les mosquées". Pour rappel, il a été relevé à son niveau le plus élevé, "alerte attentat", après la tuerie qui a fait 12 morts à la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier.