Terrorisme : les moyens de lutte promis par Valls

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  652  mots
Le projet de loi sur le renseignement sera transmis au Parlement "début mars", après avoir été "présenté le plus vite possible en Conseil de ministres", a affirmé Manuel Valls.
Le Premier ministre a annoncé la mobilisation de 425 millions d'euros et la création de 2.680 emplois supplémentaires dans les trois années à venir.

"La première urgence, la première exigence, c'est de renforcer encore les moyens humains et techniques des services de renseignement."

Telle est la conviction de Manuel Valls, qui a détaillé dans le cadre d'une conférence de presse mercredi 21 janvier les moyens préconisés par le gouvernement pour lutter contre l'urgence terroriste en France, après les attentats meurtriers qui ont causé la mort de 17 personnes à Paris.

  • 735 millions d'euros sur trois ans

Le Premier ministre a annoncé son intention de mobiliser, "au cours des trois prochaines années", 425 millions d'euros au total de "crédits d'investissement, d'équipement et de fonctionnement".

Le plan de renforcement de "la lutte contre le terrorisme" comprend d'importants achats d'armes et de matériel de protection des agents. Matignon a par ailleurs précisé à l'AFP qu'en incluant les frais de personnels, l'enveloppe atteindrait quelque 735 millions d'euros sur trois ans.

Ces dépenses seront néanmoins "compensées par des économies (...) sur l'ensemble du champ de la dépense publique, année après année", a rassuré Manuel Valls.

  • 2.680 emplois supplémentaires créés en trois ans

Au cours des trois années à venir, le gouvernement français a notamment prévu de créer 2.680 emplois supplémentaires consacrés à la lutte contre le terrorisme. 1.400 seront créés au ministère de l'Intérieur (dont 540 dès 2015), 950 au ministère de la Justice, 250 au ministère de la Défense et 80 au ministère des Finances, a précisé Manuel Valls.

Sur les 1.400 emplois de policiers nouveaux, 1.100 "seront directement affectés au sein des unités de renseignement chargées de lutter contre le terrorisme, dont 500 à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), 500 au sein des services centraux territoriaux du renseignement territorial (350 policiers et 150 gendarmes) et 100 à la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris", a ajouté le Premier ministre.

  • Un projet de loi sur le renseignement au Parlement "début mars"

Le projet de loi sur le renseignement sera par ailleurs transmis au Parlement "début mars", après avoir été "présenté le plus vite possible en Conseil de ministres", a affirmé Manuel Valls. Ajoutant :

"Au-delà du renforcement sans précédent des moyens, il est indispensable de conforter les capacités d'agir des services de renseignement."

Le chef du gouvernement a souligné que "la loi de 1991 sur les interceptions a été conçue avant l'internet. L'encadrement légal des opérations réellement conduites est lacunaire". Cela "n'est satisfaisant ni en termes de sécurité juridique des opérations, ni sur le plan des libertés publiques", a-t-il insisté.

Il a promis:

"Désormais, l'intégralité des opérations assurées sur le territoire national bénéficieront de la légitimité de la loi et feront l'objet d'une autorisation expresse. Ce sera un texte protecteur des libertés publiques, puisque chaque opération sera soumise à un contrôle externe indépendant, sous le contrôle d'une juridiction spécialisée. La proportionnalité des moyens de surveillance autorisés sera au coeur des opérations de contrôle".

Le fichier commun des données personnelles des passagers aériens, en discussion au Parlement européen, "sera opérationnel en France en septembre 2015".

  •  Un site internet dédié à l'information contre l'embrigadement jihadiste

Le gouvernement compte également mettre en place un site internet à destination du grand public, visant à l'informer sur les moyens de lutter "contre l'embrigadement jihadiste, notamment des jeunes". Il sera lancé "dans les trois jours à venir".

Plus généralement, "dans les trois prochaines années, 60 millions d'euros vont être spécifiquement consacrés à la prévention de la radicalisation", a promis Manuel Valls.

  • Une peine d'indignité nationale à l'étude

Le chef du gouvernement souhaite par ailleurs une "réflexion transpartisane" menée par le Parlement sur la réactivation d'une peine d'indignité nationale et des propositions présentées d'ici six semaines.