Les salariés de Gad applaudissent Macron, venu s'excuser

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  331  mots
"Certains employeurs maintenant font passer des tests de français quand on a travaillé chez Gad", a assuré un ancien syndicaliste.
"C'était un très beau moment, j'ai vu des très belles personnes", a commenté Emmanuel Macron, qui avait qualifié les salariés de l'abattoir Gad d'"illettrés".

Des excuses en bonne et due forme. Après les avoir qualifiés d'illettrés en septembre, peu de temps après sa nomination à Bercy, le ministre de l'Économie Emmanuel Macron a rencontré vendredi 23 janvier à Lampaul-Guimiliau (Finistère) une centaine d'anciens salariés de l'abattoir de porcs Gad autour d'une galette des rois.

"Je m'attendais à une arrivée plus houleuse que ce qui s'est passé. Il a été accueilli froidement, mais lorsqu'il s'est exprimé on a senti de la sincérité dans ses propos et il a été applaudi", a témoigné à l'AFP Olivier Le Bra, ancien délégué FO de l'abattoir.

"C'était un très beau moment, j'ai vu des très belles personnes", a commenté Emmanuel Macron au terme de la rencontre à laquelle n'ont pas pu assister les médias. "C'était très émouvant, ils sont très fiers de ce qu'ils sont et je suis très fier d'eux", a-t-il ajouté, disant ne pas souhaiter s'exprimer davantage.

En matière d'illettrisme, "Gad n'est pas le bon exemple"

Emmanuel Macron "reconnait qu'il y a un problème d'illettrisme en France, mais que Gad n'était pas le bon exemple et il s'en est excusé une fois pour toutes", a encore rapporté Olivier Le Bras, qui souhaite que "la France tourne une fois pour toutes la page de l'illettrisme chez Gad".

"Certains employeurs maintenant font passer des tests de français quand on a travaillé chez Gad", avait assuré plus tôt l'ancien syndicaliste, qui avait mené la bataille contre la fermeture de l'abattoir en 2013 entraînant le licenciement de près de 800 personnes.

Un ancien salarié a cependant offert au ministre à sa sortie de la mairie un paquet de pâtes en forme d'alphabet. "Ses excuses je ne les prends pas", a assuré ce dernier, Yvon Milin, jugeant ses propos "inadmissibles". "Déjà, c'est pas maintenant qu'il fallait venir, mais quand on était tous présents devant l'usine pour protester contre sa fermeture", a-t-il estimé.