Gel des tarifs : piquées au vif, les sociétés d'autoroutes attaquent l'Etat

Par latribune.fr (avec Reuters)  |   |  375  mots
À 14h20 (heure de Paris), Vinci s'affichait en baisse de 3,95% à 47,57 euros et Eiffage chutait de 4,23% à 45,605 euros.
La hausse initialement prévue devait permettre de répercuter l'inflation, les investissements et l'augmentation de la redevance domaniale. Réagissant à l'annonce du gel par Manuel Valls, les sociétés d'autoroutes, dont les cours de Bourse ont violemment réagi, ont annoncé l'ouverture d'une procédure contentieuse contre l'Etat.

Pas d'augmentation. Alors qu'ils devaient être revus à la hausse de 1,07% en moyenne le 1er février, les tarifs des autoroutes ont été gelés, a annoncé mardi 27 janvier le Premier ministre Manuel Valls. Le gouvernement compte ainsi laisser au groupe de travail parlementaire le temps d'examiner les discussions en cours entre l'État et les concessionnaires autoroutiers.

"Les objectifs du Gouvernement sont une meilleure régulation des péages afin de préserver le pouvoir d'achat des automobilistes, un encadrement plus strict des profits des sociétés concessionnaires et leur participation accrue au financement des infrastructures de transport du pays", rappelle Matignon dans le communiqué.

La hausse prévue devait permettre de répercuter l'inflation, les investissements et l'augmentation de la redevance domaniale.

Les concessionnaires d'autoroutes chutent en Bourse

D'abord apparues dans un communiqué de 'association "40 millions d'automobilistes", l'annonce de ce gel a provoqué une chute des titres des sociétés concessionnaires.

À 14h20 (heure de Paris), Vinci s'affichait en baisse de 3,95% à 47,57 euros et Eiffage chutait de 4,23% à 45,605 euros.

Une procédure contentieuse entamée "sans attendre"

La réaction des sociétés concessionnaires à la déclaration de Manuel Valls a été quasiment immédiate. Elles ont annoncé le jour même le lancement d'une procédure contentieuse contre l'Etat. Dans un communiqué, l'Association des sociétés françaises d'autoroutes (Asfa) regrette:

"Cette décision unilatérale (...) décrédibilise de façon durable la signature de l'État pour les contrats de partenariat public-privé et introduit une incertitude pour les entreprises et leurs actionnaires dans leurs relations avec les marchés internationaux, qui financent les investissements qu'elles réalisent pour le compte de l'État".

L'Asfa a également dénoncé le fait d'avoir appris "par la presse, au mépris des règles de communication financière imposées par l'AMF (Autorité des marchés financiers, ndlr), la décision de geler l'augmentation contractuelle des tarifs prévue le 1er février (...)".

Tout affirmant privilégier "la voie de la négociation", les sociétés d'autoroutes annoncent ainsi:

"Dans la mesure où celle-ci n'a malheureusement pas abouti à l'heure de la décision de gel des tarifs, il leur appartient, pour préserver leurs droits, d'entamer sans attendre une procédure contentieuse".