France : la nuptialité en baisse continue

Par latribune.fr  |   |  474  mots
En 2012, avec 3,8 mariages par an pour 1.000 habitants, la France se plaçait au 20e rang sur 28 en termes de nuptialité dans l'Union européenne (UE).
En 2013, 231.225 mariages ont été célébrés en France, contre 417.000 en 1972, année qui avait représenté un record depuis la fin de la seconde guerre mondiale. S'agissant des mariages entre personnes du même sexe, moins de 8.000 ont été célébrés.

Le mariage séduit de moins en moins en France, et la chute de sa popularité semble être irréfrénable. En 2013, avec 231.225 mariages célébrés sur l'ensemble du territoire entre personnes de sexe différent, dont 225.784 en France métropolitaine, la nuptialité a même atteint le chiffre le plus faible enregistré depuis l'après-guerre, relève l'Institut national de la statistique et des études économiques dans un focus publié jeudi 12 février.

Depuis mai 2013, date de la promulgation de la loi sur le mariage pour tous, les unions de personnes de même sexe s'ajoutent à celles jusqu'à présent enregistrées. Sur les sept derniers mois de l'année 2013, 7.367 mariages de personnes de même sexe ont été célébrés dans 3.560 communes, soit 0,31% du total.

Une baisse quasiment constante depuis 1972

La baisse, de 6 % par rapport à l'année précédente, est en effet quasiment continue depuis le pic de 417.000 mariages célébrés en 1972, qui avait représenté un record depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (en excluant l'immédiat après-guerre). Dès 1973, malgré l'arrivée à l'âge de la mise en couple des générations nombreuses du baby-boom, la chute s'est amorcée et n'a cessé de se poursuivre, mise à part une brève période de répit entre 1987 et 2000.

Ainsi, en 2012, avec 3,8 mariages par an pour 1.000 habitants, la France se plaçait au 20e rang (sur 28) en termes de nuptialité dans l'Union européenne (UE), où ce chiffre varie de 2,9 en Bulgarie à 6,9 en Lituanie.

Une évolution des mœurs

Pourtant, le nombre d'habitants de 20 à 59 ans a crû de manière continue de l'après-guerre jusqu'en 2006, observe l'Insee, ce qui prouve bien que la baisse ininterrompue du nombre des mariages ne peut pas être attribué à la structure de la population, mais à la simple évolution des comportements.

D'une part, le mariage séduit moins: alors que parmi les femmes nées en 1930, 93% avaient déjà été mariées à leur 50e anniversaire, elles n'étaient que 82% dans ce cas parmi celles nées en 1960.

D'autre part, les couples qui se marient le font de plus en plus tard. L'âge au premier mariage ne cesse en effet de s'élever depuis le milieu des années 1970: en 2013, lors d'une première union, l'épouse avait 30,5 ans en moyenne, contre 23 ans en 1980. Parmi les femmes nées en 1990, celles ayant déjà été mariées à 20 ans ne sont plus que 1%, alors ce sort concernait 29 % de celles nées en 1930.

Les remariages augmentent

La part représentée par les remariages augmente en revanche depuis les années 1970, atteignant celui de 20 % des mariages en 2013. Les personnes contractant un nouveau mariage sont quasiment toutes (94 %) issues de divorces, dont le nombre augmente depuis 1975 (année de promulgation de la loi introduisant le consentement mutuel), pour atteindre 125.000 en 2013.