G20 : Nicolas Sarkozy veut du concret

Par latribune.fr  |   |  584  mots
Le président français veut obtenir des "résultats concrets" lors de la réunion du G20 jeudi. Il insiste sur l'urgence de s'attaquer à la réforme de la régulation des marchés financiers.

Dans une tribune publiée par la presse internationale, le président de la République française a réaffirmé qu'il venait à Londres pour la réunion du G20 jeudi afin "d'obtenir des résultats concrets", notamment en termes de régulation financière.

Le chef de l'Etat a estimé que "le monde" attend des pays du G20 qu'ils "accélèrent la réforme du système financier international, qu'ils reconstruisent, ensemble, un capitalisme rénové, mieux régulé, plus moral et plus solidaire".

L'entretien, publié par le "Herald Tribune", le "Washington Post", "El Pais" ou encore le "Yomiuri Shimbun", insiste sur l'importance de "s'atteler" à la question de la régulation des marchés financiers. Sur ce point, les pays européens, Allemagne et France en tête, semblent déterminés. A l'inverse, les Américains semblent plus réservé sur la marche à suivre en matière de réglementation des marchés. Le secrétaire américain au Trésor, Tim Geithner, s'est même très clairement opposé à la mise en place d'un système de régulation international.

Pour de nombreux observateurs, les Américains attendent surtout de ce G20 une action de soutien à la croissance. Mais là encore, l'Allemagne ne semble pas prête à injecter, à nouveau, des milliards d'euros pour relancer son économie. Quant à la France, Nicolas Sarkozy place sur un pied d'égalité l'urgence de soutenir la croissance et d'avancer sur la question de la régulation des marchés. Concernant ce dissensions entre Européens et Américains, le président Sarkozy s'est défini ce matin sur Europe 1 comme un "ami des Etats-Unis", mais un "ami debout". Il a précisé que les projets de déclaration actuellement sur la table pour le sommet du G20 ne convenaient "ni à la France, ni à l'Allemagne", pour le moment, mais que les négociations se poursuivaient.

Le président de la République s'est également exprimé sur la question des paradis fiscaux. Il demande au G20 de les désigner "précisément" dans un document, ainsi que les changements attendus et les conséquences auxquelles ils s'exposent s'ils refusent de s'y conformer. "La position traditionnelle anglo-saxonne (sur les paradis fiscaux, ndlr) était une position de relative tolérance", a-t-il affirmé ce matin à la radio. Il a ajouté qu'il avait lu le texte de Barack Obama stigmatisant les paradis fiscaux et l'avait approuvé, mais que maintenant, "il faut des fais".

"Nous voulons très clairement qi'on précise ce qu'est un paradis fiscal, qu'il y ait une ou plusieurs listes de places financières qui ne coopèrent pas au regard des critères de l'OCDE, et qu'on en tire les conséquences", a-t-il détaillé.

L'augmentation des fonds mis à disposition du Fonds monétaire international (FMI) et la place plus importante à accorder aux pays émergents dans la réforme de la gouvernance économique mondiale", sont également des thèmes qu'a défendu Nicolas Sarkozy.

Ces derniers jours, le chef de l'Etat français a brandi la menace de pratiquer la politique de la chaise vide voire de claquer la porte du G20 s'il n'y obtenait pas des résultats concrets en matière de régulation financière internationale. Des menaces répétées par sa ministre de l'Economie, Christine Lagarde, sur la BBC. Ce matin, au micro d'Europe 1, le président a toutefois estimé que "la politique de la chaise vide marquerait un échec" du sommet et affirmé qu'il ne veut pas y croire.