L'Etat américain ne sauvera plus les banques en difficultés

Par latribune.fr  |   |  413  mots
Barack Obama a confirmé ce jeudi que la réforme de la régulation financière mettrait fin au sauvetage des banques en difficultés avec l'argent des contribuables.

Nouvelle attaque de l'administration américaine contre le "Too big to fail" (trop gros pour faire faillite). Barack Obama et son secrétaire au Trésor Timothy Geithner ont promis ce jeudi que le gouvernement ne viendra plus en aide aux établissements financiers avec l'argent du contribuable. Cette mesure sera l'une des plus emblématiques de la réforme financière qu'entend mettre en place le président américain. Le projet de loi prévoit notamment de limiter la taille des banques et les risques qu'elles peuvent prendre.

"Il est essentiel que nous tirions les leçons de cette crise, ne nous condamnons donc pas à ce qu'elle se répète", a expliqué Barack Obama devant des dirigeants du secteur financier à New York."Et ne vous y trompez pas, c'est exactement ce qui arrivera si nous laissons passer cette opportunité, une issue qui est inacceptable pour moi et pour le peuple américain." Il a exhorté Wall Street à "nous rejoindre, au lieu de nous combattre dans cet effort."

"A l'avenir, si les banques sèment de nouveau la pagaille et se retrouvent une nouvelle fois au bord du gouffre, nous voulons être assurés de pouvoir les fermer, les démanteler en toute sécurité, sans que le contribuable ait une nouvelle fois à les sauver" avait précedemment expliqué Timothy Geithner lors d'un entretien accordée à la chaîne ABC. "Il est important que les gens comprennent que l'on ne peut fonctionner avec un système dans lequel des investisseurs privés ou des responsables d'entreprises prennent des risques en se disant que, de toute façon, le gouvernement va les protéger".

"C'est ce qui est arrivé avant et nous allons faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais", a-t-il poursuivi. En pleine crise des subprimes, ces prêts hypothécaires à risque, le Trésor américain et la Réserve fédérale avaient dû injecter des centaines de milliards de dollars pour venir en aide aux banques, par l'intermédiaire notamment du plan Tarp. Elles ont également volé au secours d'AIG, l'ancien premier assureur mondial, et organisé le sauvetage de Bearn Stears et de Merrill Lynch.

L'administration avait au contraire laisser couler la banque d'affaires Lehman Brothers, la quatrième de Wall Street, en septembre 2008. Un choix très controversé à l'époque et qui a précipité la crise financière et boursière. Cela avait alors valeur d'exemple. Désormais, cele devrait être la règle.