Moody's met en garde les Etats-Unis

Par latribune.fr  |   |  340  mots
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Au lendemain de l'annonce du maintien de tous les avantages fiscaux, l'agence de notation avertit que le triple A américain pourrait être remis en question.

Le triple A américain n'est pas encore menacé... mais il pourrait bien l'être dans deux ans. C'est l'avertissement lancé ce mardi par Moody's à l'administration américain, au lendemain de l'annonce de mesures fiscales très coûteuses. "Nous avons des inquiétudes sur le long terme au sujet du profil de crédit des Etats-Unis et rien n'a encore été fait pour les apaiser. Nous attendons de voir si les problèmes vont être traités sur les deux prochaines années", a expliqué l'agence de notation.

"Dans deux ans, le calendrier va se compliquer d'un point de vue politique avec les élections présidentielles de 2012", poursuit-elle, redoutant que la campagne ne débouche sur une surenchère électorale entre les deux partis. Les démocrates devraient par exemple plaider pour le maintien des prestations sociales, notamment en matière de retraite et de santé. Les républicains feront campagne sur la baisse des impôts, et plus particulièrement pour que les avantages fiscaux temporaires deviennent permanents.

L'ensemble des avantages fiscaux accordés sous la présidence Bush auraient d'ailleurs dû s'interrompre à la fin de l'année. Mais Barack Obama a accepté de les étendre. Initialement, le président américain ne souhaitait converser que les déductions visant les classes moyennes, mais il a dû approuver le maintien de celles concernant les américains les plus aisés afin de trouver un compromis avec les républicains, indispensable à l'adoption rapide d'un ensemble de mesures.

Le coût de ces mesures s'élèvera au minimum à 450 milliards de dollars l'an prochain, dans un contexte pourtant de lutte contre le dérapage incontrôlé du déficit budgétaire. "Sur le court terme, la priorité va être de soutenir l'économie, la question de la dette ne viendra que plus tard", explique Michelle Meyer, économiste chez Bank of America Merrill Lynch. La dette américaine s'élève à près de 14.000 milliards de dollars et pourrait encore se creuser de 8.000 milliards au cours des dix prochaines années.