L'Europe inquiète des dérives de la Hongrie

Par L. J. B.  |   |  254  mots
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La Hongrie, qui doit prendre la présidence tournante de l'Union européenne le 1er janvier, accumule les erreurs politiques et les handicaps économiques.

C'est une Hongrie affaiblie qui s'apprête à prendre, le 1er janvier, la présidence tournante de l'Union européenne pour six mois. Erreurs politiques et mauvaises nouvelles s'accumulent, au point d'obérer la capacité du pays à exercer son leadership pendant son mandat. Une loi, adoptée mardi, accroît le pouvoir de l'État en matière de surveillance et de sanctions vis-à-vis des médias privés. Le gouvernement de centre-droit s'est ainsi donné le droit de sévir, s'il estime que la couverture de certains événements n'est pas « équilibrée »...

Nombre de pays en Europe considèrent ce dispositif comme une atteinte à la liberté de la presse, incompatible avec l'appartenance à l'Union. En outre, la tension perdure entre le gouvernement et la banque centrale. Au grand dam du parti au pouvoir, les autorités monétaires ont relevé les taux d'intérêt et ne se privent pas pour demander haut et fort plus de discipline budgétaire. De quoi inquiéter les acteurs sur les marchés?: ils se souviennent de la crise financière, qui a secoué le pays en 2008. Enfin, une dernière nouvelle est tombée jeudi, qui n'est pas de nature à les rassurer?: l'agence de notation Fitch a, dans le sillage de Moody's et de Standard and Poor's, abaissé la note de la Hongrie, ramenée à « BBB- », soit la plus basse possible pour un investisseur jugé « fiable ». Pis, cette note est assortie d'une perspective négative, les agences émettant des doutes sur l'assainissement des finances publiques.