Berlin réhausse nettement sa prévision de croissance pour 2011

Par Romaric Godin, à Francfort  |   |  436  mots
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Le PIB allemand pourrait augmenter cette année de 2,3% après 3,6% l'an passé. Le déficit public pourrait reculer à 2,5% du PIB.

La croissance allemande va rester soutenue cette année. Le gouvernement fédéral, par la voix du ministre de l?Economie, le libéral Rainer Brüderle, a confirmé ce mercredi qu?il relevait d?un demi-point sa prévision de croissance pour 2011 à 2,3%. Après une hausse du PIB 2010 estimée récemment par l?office fédéral des statistiques à 3,6%, ce serait la preuve que le dynamisme retrouvé de l?économie allemande ne va pas faiblir.

Certes, la contribution du commerce extérieur devrait être moindre et donc ralentir le rythme de l?expansion allemande. Les exportations devraient ainsi, selon Berlin, ne croître "que" de 6,5% cette année contre 14,2% l?an passé. Parallèlement, les importations devraient connaître la même hausse que les exportations. C?est donc bien la demande intérieure qui va prendre le relais. Et en particulier la consommation.

Le gouvernement prévoit ainsi une croissance de 1,6% des dépenses des ménages contre 0,3% seulement en 2010. Une petite révolution outre-Rhin où une telle hausse n?a pas pu être observée depuis 1999. Il faut dire que le moral des ménages a un soutien de choix : l?amélioration rapide du marché du travail. "La croissance est particulièrement une croissance de l?emploi", a résumé Rainer Brüderle. Le taux d?occupation devrait encore augmenter et le nombre des travailleurs actifs inscrire un nouveau record en 2011 à 40,8 millions de personnes contre 40,5 millions de personnes en 2010.

Le taux de chômage, lui, devrait baisser encore radicalement de 7,7% à 7% en moyenne, soit 2,94 millions de demandeurs d?emplois. Plusieurs secteurs, notamment dans l?industrie de pointe, commencent à évoquer la pénurie de main d??uvre. De quoi donner envie aux Allemands de consommer à nouveau, malgré la renaissance des tensions inflationnistes.

Enfin, cette croissance plus forte que prévu est une bonne nouvelle pour le déficit public allemand. On savait déjà que Berlin pensait pouvoir dès cette année passer sous la barre des 3% du PIB pour le déficit au sens de Maastricht, mais Rainer Brüderle a évoqué ce mercredi un déficit de 2,5% du PIB. Voilà qui va compliquer la position de Wolfgang Schäuble, ministre fédéral des Finances, qui tente de résister à une première vague de baisses d?impôts dès cette année (il s?agit de 590 millions d?euros) pour donner la priorité à la consolidation budgétaire. Mais la majorité parlementaire veut agir plus vite et profiter de l?expansion retrouvée pour faire quelques cadeaux fiscaux à son électorat.

Pour 2012, le gouvernement table sur une croissance de 1,8%.