Une fois encore, la BCE opte pour le statu quo

Par latribune.fr  |   |  323  mots
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Le taux de refinancement est maintenu à 1%. Les commentaires de Jean-Claude Trichet ont tempéré les anticipations d'une prochaine hausse des taux.

Sans surprise, la Banque centrale européenne (BCE) a laissé inchangés ses taux directeurs à l'issue de la deuxième réunion de politique monétaire de l'année. Le taux de refinancement a en effet été maintenu à 1%, niveau auquel il est coincé depuis le mois de mai 2009.

Et pourtant, les pressions inflationnistes se font plus présentes. En janvier, les prix à la consommation ont progressé de 2,4% dans la zone euro, au dessus de l'objectif de 2% maximum de la BCE pour le deuxième mois consécutif.

De fait, la surprise aurait pu davantage venir du degré de fermeté adopté par Jean-Claude Trichet, lors de la conférence de presse (à partir de 14h30). Le président de la BCE et plusieurs membres du conseil des gouverneurs ont déjà haussé le ton ces derniers jours, soulignant la flambée des prix alimentaires et de l'énergie et leurs craintes de voir surgir des effets de second tour (dans les salaires).

Mais le banquier central est resté très prudent, contribuant à dégonfler les anticipations de hausse des taux. "Nous sommes tout à fait en conformité avec l'appréciation que nous avions le mois dernier", a-t-il indiqué. "Nous continuons à voir des manifestation de pressions inflationnistes, principalement à cause des prix de l'énergie et des matières premières". Mais pour le patron de la BCE, si "l'inflation va probablement rester au-dessus de 2% la plus grande partie de 2011", elle devrait redescendre vers la fin de l'année. "Ce qui compte, ce n'est pas l'inflation immédiate mais le moyen terme", a-t-il martelé.

Des propos qui vont donc à l'encontre d'une hausse des taux dans un avenir rapproché. Sur le marché des changes, l'euro, qui s'était hissé jusqu'à 1,3860 au cours des derniers jours, a quelque peu perdu de sa fermeté. A 16h, la monnaie unique s'échangeait à 1,3630 dollar. Sur le marché obligataire, le taux à deux ans allemand se détendait de près de 15 points de base, à 1,37%.