Les salariés allemands réclament leur part du gâteau

Par latribune.fr  |   |  355  mots
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Outre-Rhin, les syndicats font pression pour obtenir des augmentations substantielles. Volkswagen a signé ce mardi un accord avec IG Metall prévoyant 3,2% de hausse générale et le versement d'une prime exceptionnelle.

Une augmentation générale de 3,2% et une prime exceptionnelle de 500 euros... voilà le compromis auquel la direction de Volkswagen et le syndicat IG Metall sont parvenus ce mardi. Les syndicalistes réclamaient une hausse des salaires deux fois supérieure. Volkswagen n'est pas la seule entreprise où les négociations salariales font l'objet d'âpres marchandages en ce début d'année 2011. Dans la chimie, la construction et les services publics, les syndicats réclament des revalorisations salariales de 5 à 7 % - au grand dam du patronat qui ne veut rien entendre et propose souvent à peine plus de 2 %.

Voici une dizaine de jours, Dieter Hundt, le président de la Fédération des employeurs, la BDA, a jugé ces prétentions "exagérées" et "illusoires"... Reconnaissant toutefois la nécessité d'une hausse du "salaire réel", du reste espéré par le gouvernement, chancelière en tête, il a réclamé la "poursuite de la politique salariale flexible et centrée sur la productivité de ces dernières années".

En 2010, les syndicats n'avaient obtenu que 1,6% 

Attisés par la forte croissance du PIB l'an passé (+ 3,6 %), les syndicats affûtent pourtant leurs arguments. D'abord, la hausse des salaires a été modérée en 2010, afin de permettre aux entreprises de reprendre leur souffle après la crise de 2009. Voici quelques jours, Destatis, l'Insee allemande, avait révélé que les salaires négociés par les syndicats avaient en moyenne progressé de 1,6 % en 2010 - pour une inflation de 1,1 %.  En 2009, la hausse avait été de 2,8 %, pour une inflation de 0,4 %. Et si la moyenne générale des salaires nets a connu, avec une hausse de 3,4%, sa première augmentation en termes réels depuis 2004, la plus grande partie de la richesse créée outre-Rhin continue à être conservée par les entreprises.

La part des salaires dans le revenu national a reculé en 2010 de 68,4 % à 66,3 %. Voici dix ans, cette proportion était de 72,2 %. C'est dire si, pour les syndicats, il existe des marges de manoeuvres. D'autant que plusieurs d'entre eux se sont découvert une nouvelle arme : le manque, désormais alarmant, de main d'oeuvre qualifiée.