Paris demande le départ de Kadhafi

Par latribune.fr  |   |  394  mots
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En visite à Ankara, Nicolas Sarkozy a réclamé le départ du colonel Mouammar Kadhafi tout en exprimant d'importantes réserves sur l'hypothèse d'une intervention militaire en Libye pour y parvenir. L'UE prendra une décision en milieu de semaine prochaine au plus tard sur l'imposition de sanctions à Tripoli, tandis que l'Onu se réunit ce vendredi.

"Notre position est claire : M. Kadhafi doit partir", a déclaré le président français lors d'une conférence de presse commune avec son homologue turc Abdullah Gül à Ankara. "Les violences répétées et systématiques contre le peuple libyen sont inacceptables et feront l'objet d'une enquête internationale", a-t-il indiqué, ajoutant que "la Cour pénale internationale devra être saisie".

Le Conseil de sécurité de l'Onu devait se réunir vendredi pour étudier un projet de résolution franco-britannique sur des sanctions contre la Libye. Et l'UE devrait prendre aussi une décision en milieu de semaine prochaine au plus tard sur l'imposition de sanctions. Une réunion technique qui s'est tenue vendredi à Bruxelles a toutefois permis d'arrêter une liste de sanctions : gel des avoirs financiers, interdiction de visas et embargo sur les armes ainsi que sur les matériels de gestion des troubles à l'ordre public tels que les gaz lacrymogènes.

Interrogé sur l'éventualité d'une intervention militaire visant à arrêter la répression contre les manifestants pro-démocratie dans le pays, Nicolas Sarkozy a répondu : "vous savez à quel point la France considère avec énormément de prudence et de réserve toute tentative de cette nature." Pour le président français, il y aurait d'ailleurs une contradiction entre aider ces mouvements démocratiques "et en même temps enclencher je ne sais quelle intervention qui n'aurait pour seul résultat que de crédibiliser ceux qui, à l'intérieur, crient de manière folle au complot de l'étranger".

Cela dit, il a estimé que "tout doit être fait pour les aider", soulignant que la France et la Turquie, en tant que pays riverains de la Méditerranée, partageaient cette responsabilité.

Sur ce point, il a jugé nécessaire de repenser la mise en oeuvre de l'UPM (Union pour la Méditerranée), institution dont le fonctionnement est aujourd'hui paralysé par le blocage du processus de paix israélo-palestinien, à la lumière des derniers événements.

Sur place, alors que le pays est toujours coupé en deux - l'Est étant aux mains des insurgés - et que des observateurs font état désormais de troubles dans l'Ouest, y compris à Tripoli, le colonel Khadafi est apparu sur la place Verte de la capitale et a appelé ses partisans "à défendre la Libye".