Standard and Poor's s'invite au sommet européen en abaissant la note du Portugal

Par latribune.fr  |   |  375  mots
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Les difficultés du Portugal ont renvoyé au second plan la réponse "globale" à la crise que les dirigeants européens, réunis en sommet à Bruxelles, devaient annoncer.

L'agence Standard & Poor's a annoncé vendredi avoir abaissé la note du Portugal de deux crans, de "A-" à "BBB", et n'a pas exclu un nouveau déclassement la semaine prochaine, quelques heures après une décision d'ampleur similaire de sa concurrente Fitch.Dans son communiqué, S&P souligne que la chute du gouvernement portugais est un facteur d'accroissement de l'incertitude politique et de hausse du risque de refinancement.

Le Premier ministre portugais José Socrates a présenté mercredi soir sa démission après le rejet par le Parlement des mesures d'austérité proposées par le gouvernement socialiste minoritaire.S&P n'exclut pas d'abaisser à nouveau la note du Portugal, cette fois d'un cran, dès la semaine prochaine, en fonction de la taille définitive du futur plan de sauvetage de la zone euro, le MES (mécanisme européen de stabilité). L'euro a d'abord baissé à cette annonce à 1,4150 dollar, contre $1,4171 en fin de séance à New York avant de se redresser vers 1,4173 dollar, ce qui veut dire que les marchés avaient déjà anticipé cette décision après la décision de Fitch.

Fitch Ratings, qui a annoncé jeudi avoir abaissé de deux crans, de "A+" à "A-", sa note attachée à la dette souveraine du Portugal, estime aussi que le profil de risque du pays a augmenté après le rejet par le Parlement portugais du programme d'austérité du gouvernement. Le Portugal doit remplir les engagements en matière d'économies budgétaires et de réformes structurelles annoncés le 11 mars, a pour sa part déclaré le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet. S&P estime que le gouvernement qui succédera à celui de José Socrates n'aura d'autre choix que d'adopter les mesures d'austérité.

Les difficultés du Portugal ont renvoyé au second plan la réponse "globale" à la crise que les dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles devaient annoncer. Le Premier ministre portugais José Socrates n'a pas formulé de demande d'aide et, selon plusieurs diplomates européens, a exprimé aux autres chefs d'Etat et de gouvernement la volonté de son pays de tenir les engagements budgétaires pris lors d'un sommet de la zone euro le 11 mars.