Japon : Tepco admet avoir écarté le risque d'un tsunami de plus de 6 mètres

Par latribune.fr  |   |  534  mots
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Un rapport, établi en 2007 par les concepteurs de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiich, envisageait l'hypothèse qu'une vague sismique puisse dépasser d'ici cinquante ans la limite maximale retenue pour la sécurité du site. Un scénario que l'opérateur Tepco n'a pas retenu....

Les interrogations quant au comportement de l'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi au Japon grandissent. En témoigne un rapport établi en 2007 par les concepteurs de la centrale. Rapport dans lequel les ingénieurs chargés de la sécurité des installations vieilles de 40 ans, estimaient notamment la probabilité qu'une vague sismique dépassant les 6 mètres, limite maximale retenue pour la sécurité du site, frappe la centrale sur une période de cinquante ans. "Du fait des incertitudes qui entourent le phénomène des tsunamis, la probabilité existe toujours que l'amplitude d'un tsunami excède la hauteur retenue pour la conception (de la centrale)", peut-on lire dans ce rapport présenté une première fois en juillet 2007 lors d'une conférence sur l'ingénierie nucléaire à Miami.

10% de probabilité

Mais cette hypothèse, évaluée à seulement 10%, Tepco l'a écartée. Tout en assurant que la prudence avait présidé à la conception de la centrale, Sakae Muto, le vice-président de Tepco a indiqué à l'agence Reuters que l'analyse du risque présenté à l'époque dans ledit document ne faisait pas consensus parmi les experts. "Certains avaient relevé la possibilité d'un tsunami plus important que ce sur quoi nous nous étions fondés, mais de ce que je sais, cela ne faisait pas consensus parmi les experts". "Nous ne pouvons pas nier que l'évaluation du danger d'un gros tsunami à l'époque a été largement erronée", a également reconnu le Premier ministre japonais.

Tsunami de 14 mètres

Le 11 mars dernier, la vague sismique qui s'est abattu sur la centrale nucléaire suite au séisme de magnitude 9 aurait été d'au moins 14 mètres. Suite à son passage, plusieurs explosions sont survenues dans différents réacteurs ebndommageant gravement leur système de refroidissement et provoquant des fuites radioactives non négligeables. Face à cette situation encore "imprévisible", près de 500 techniciens sont sur place jour et nuit pour tenter d'éviter que la situation ne dégénère davantage.

Lundi, du plutonium a été décelé dans le sol et un taux de radioactivité anormalement élevé a été relevé dans l'eau de mer. "Le plutonium vient probablement des barres de combustible", a alors affirmé le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano. Cette annonce ne fait que renforcer les craintes sur l'environnement et la chaîne alimentaire. Le gouvernement a déclaré être "en alerte maximum". Tepco a cependant assuré que les taux de plutonium mesurés ne représentaient pas de danger pour la santé.

Le courant a été en partie rétabli au niveau du quatrième réacteur. Avant lui, l'électricité était revenue dans les réacteurs 1 à 3.

Il s'agit également pour les ouvriers, pompiers et soldats de vérifier l'étanchéité de tous les puits de regard conduisant aux tunnels techniques et ce afin d'empêcher l'eau polluée de s'échapper vers la mer. Mais pomper cette eau sans s'exposer à des doses mortelles de radiations est une opération extrêmement compliquée. C'est notamment pour traiter cette eau radioactive que les autorités japonaises ont appelé à l'aide les groupes français EDF, le groupe nucléaire Areva et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA).